Les étudiants comptent passer à d'autres actions plus poussées si leurs doléances ne sont pas prises en charge dans un délai de trois jours. S'achemine-t-on vers la fin du mouvement de protestation au sein des grandes écoles, ou vers sa reconduction ? La question mérite d'être posée même si les étudiants des grandes écoles ont pris l'engagement “à reprendre les cours et à participer aux dialogues proposés par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique”. Un engagement ferme, certes, mais soumis à des conditions ! C'est ce qui ressort de la réunion tenue le 28 février dernier par les délégués des grandes écoles qui estiment que cette reprise se fera “si seulement le ministère allait satisfaire toutes nos conditions et loin des ingérences de nouveaux acteurs autres que les étudiants”, nous explique un délégué. Ainsi, les cours au sein des grandes écoles, dont l'ENSA, l'ENSH, l'ENSP, l'ENSSEA, l'ENSSMAL, l'ENSTP, l'Epau et l'ESI, devront reprendre “si le ministère de l'enseignement supérieur s'engage d'une manière officielle et écrite de prendre en charge toutes nos revendications, tout en assurant la satisfaction de ces dernières et si les délégués élus par les étudiants participent aux différentes conférences (locales, régionales et nationales)”, lit-on dans un document transmis à Liberté. En attendant, “l'ensemble des étudiants des grandes écoles décident de reprendre les sit-in devant le siège du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique jusqu'à ce que les conditions sus citées soient remplies”. Ainsi, les étudiants maintiennent la pression et ferment le jeu tant que le département de Harraoubia fait la sourde oreille. En ce sens, les délégués, en plus de leur engagement à reprendre les cours ou à poursuivre la protestation (c'est selon !), ont lancé un dernier ultimatum au ministère. Ils affirment que “l'ensemble des étudiants des grandes écoles maintiennent leurs mouvements de protestation et s'engagent à passer à d'autres actions plus poussées dans le cas de la non-prise en charge de leurs doléances citées dans un délai de trois jours”. Autrement dit, dès demain, le mouvement de protestation pourra prendre une autre tournure au vu des derniers développements. Cette prise de position intervient après la proposition du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique concernant le débat pour l'élaboration des textes régissant les correspondances entre le système classique et le système LMD. Selon un délégué contacté par téléphone, le ministre, Rachid Harraoubia, a proposé un calendrier de négociations étalé sur un mois. Selon notre source, “M. Harraoubia a proposé un planning de discussion et de dialogue étalé jusqu'au 27 mars prochain. Celui-ci va porter sur l'élaboration des textes régissant la correspondance entre le système classique et le système LMD.” “Mais selon les dates présentées par le ministère, le sujet du débat ne traite pas de nos revendications qui sont pourtant claires et nettes. Nous pensons que c'est une ruse de la part de la tutelle pour amortir le mouvement des grandes écoles et faire rentrer plusieurs acteurs qui n'ont rien à voir avec nos revendications. Comme nous sommes convaincus que nos revendications peuvent être satisfaites au niveau du ministère sans consultation des chefs d'établissement et autres acteurs”, nous explique un délégué ayant pris part à la réunion du 28 février dernier. Reste à connaître la suite qui sera donnée à ces deux options, à savoir l'ultimatum des étudiants et le calendrier de négociations du ministère et qui s'apparente à un énième piège pour essouffler le mouvement au sein des grandes écoles.