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La femme, éternelle préoccupation du cinéma arabe
22E EDITION DU FESPACO
Publié dans L'Expression le 05 - 03 - 2011

Que ce soit dans les courts ou les longs métrages, le tabou féminin demeure.
A l'instar des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) fait la part belle au cinéma arabe. Normal. Feu Tahar Chréa à qui on a rendu hommage lors de cette édition (décédé en octobre dernier) est le père fondateur du cinéma arabe mais aussi africain, ayant mené une vie de combat pour que le cinéma africain et par extension le Fespaco existe et gagne ses lettres de noblesse. Devenu, plus de 40 ans après, la Mecque du cinéma africain, Ouagadougou revêt son visage des grands jours, tous les deux ans pour fêter comme il se doit le cinéma.
Cependant, les strass et paillettes de l'événement ne peuvent longtemps occulter l'extrême indigence de cette ville et de sa population, toutefois bien généreuse. Si les problèmes sociopolitiques trônent en première place notamment dans le cinéma burkinabé, (exemple: En attendant le vote de Missa Hebie) entre drame et comédie, la femme demeure cette éternelle préoccupation du cinéma arabe.
Outre la femme courage, la résistante pendant et après la guerre de Libération pour l'amour de ses six enfants dans Voyage à Alger de l'Algérien Abdelkrim Bahloul, c'est la condition féminine entre poids du conservatisme et modernité qui est abordée dans le cinéma égyptien. Le film Raconte Sheherazade de Yousry Nasrallah (auteur du film Aquarium) est avant tout l‘histoire d'une Egypte révoltée, en ébullition, qui étouffe, vue sous le prisme féminin.
L'Egypte d'aujourd'hui fait sa mue et cela ne se fait pas sans heurt. Ce film décline, par le le biais de l'image télévisuelle (les mass média sont plus forts que la presse), la misère de la société égyptienne sous le règne de Moubarak. Hebba, une animatrice d'une émission télé controversée, déchaîne la foudre de son mari qui entend briguer le poste de rédacteur en chef au journal où il travaille, à condition de plaire à ses supérieurs et interdire à sa femme d'aborder à la télé certains sujets qui fâchent.
Or, tout n'est que politique! Que ce soit l'héritage, le célibat, le mariage, l'avortement, la pauvreté, c'est la femme qui constitue le coeur nodal de cette tragédie humaine à plusieurs têtes. Le film, bien qu'un peu long (plus de 2 heures), dénonce une certaine vérité crue de la société arabo-musulmane qui ne fait aucun cadeau à la femme, y compris la prétendue émancipée.
L'intolérance et son corollaire l'abus de pouvoir, est déroulé comme un tapis rouge...
Plusieurs profils de femmes sont ainsi mis en exergue dans cette autopsie d'une noyade sociale A travers la vie conjugale de Hebba, sa relation conflictuelle avec son mari, sa vision de la vie et sa force de liberté d'expression ou de «rétention», se délient les problèmes que connaît l'Egypte, ployée sous moult injustices qui ici prennent la figure d'une femme. Mais le mélodrame prime vers la deuxième partie du film et gâche les intentions du réalisateur à trop vouloir montrer. Un voyeurisme qui efface la ligne rouge qui sépare la réalité de la fiction filmique.
Dans un registre plus violent, car faisant état d'une violence psychologique illimitée est le film Pégase du Marocain Mohamed Mouftakir. Un film labyrinthe qui témoigne de la maltraitance des enfants tout en dépeignant le drame psychologique qui en découle.
Bien qu'intéressant comme sujet, le film pèche par un trop plein d'ambiguïté très perturbant. Ambiguïté déjà sexuelle au départ, puisque Mehdi est en réalité Rihana, élevée par son père en tant que garçon car ayant honte de ne pas en avoir. Sur fond de mythologie et croyance païenne, (le seigneur du cheval qui symbolise le mal et le mâle) se superpose le portrait de deux femmes. L'une traumatisée et l'autre médecin qui tente de déchiffrer le secret de la première.
Bien que vaporeux et énigmatique, lui conférant un côté «merveilleux», cet excès de lyrisme qui voile le film le rend très pesant. De l'incohérence se lit sur les visages des spectateurs au final. Certains regretteront de s'être déplacés à la salle de cinéma Neerwaya. Toutefois, il est bon de signaler que ce film a fait l'unanimité au récent Festival national du film de Tanger. Ce long métrage s'est vu remettre le Grand Prix mais également le Prix de la musique originale créée par Wolfgang Funk, le Prix de l'image réalisée par Xavier Castro, le Prix du son assuré par Taoufik Mekraz, le Prix du 1er rôle féminin attribué à Majdouline Drissi et Saâdia Ladib, et une mention spéciale pour les enfants qui ont joué dans ce film. Sans doute, l'audace de la thématique a-t-elle séduit le jury. L'Egypte frappe encore plus fort Au Fespaco, en abordant le sujet du viol et de la virginité dans The wedding (le mariage) de Abdelaziz Sameh. Du cinéma courageux certes qui cache mal le marasme de la société arabe quand à son élévation vers la modernité. Bref, qui plonge dans le «chaos».
Le courant conservateur faisant rage en Egypte, ce film comme Dokan Chaheta de Khaled Youssef laisse entrevoir par son rythme effréné l'intrépidité d'un cinéma qui se libère des anciens codes pour aboutir à un cinéma moins conventionnel qui s'affirme et surtout se fait l'écho ou le miroir de la réalité qu'on tend souvent à ignorer dans les sirupeux feuilletons égyptiens.
En un mot Tabou, ce dernier est le titre du court métrage tunisien de Meriem Riveill avec comme actrice principale la chanteuse Amel Matlouti. Si ce dernier traite de l'inceste, celui de l'Algérien Yanis Koussim, également en compétition officielle dans la catégorie court métrage, aborde frontalement le sujet de la violence faite aux femmes, par l'abus du pouvoir du frère sur ses soeurs. En somme, la femme n'a pas fin d'inspirer les cinéastes arabes.


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