Les partis de l'Alliance présidentielle et de l'opposition entament la chasse aux voix des électeurs. Ce n'est pas une marche, mais trois qui sont prévues aujourd'hui à Alger sous la tutelle d'un parti politique et d'une organisation de la société civile. D'autres citoyens préfèrent des démarches qui n'impliquent que la société civile. Mais tous sont d'accord pour adresser leurs doléances au gouvernement. Les moyens pacifiques ne sont pas le seul mode d'expression, puisque même les immolations en font partie, en plus des marches et des sit-in. Le gouvernement et les partis politiques s'activent pour répondre aux aspirations d'une population en colère. Des mesures ont été prises, lors du dernier Conseil des ministres, par le chef de l'Etat, notamment en faveur de la jeunesse. D'autres mesures se préparent. Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari, respectivement présidents du Sénat et de l'APN, ont appelé les élus à assurer leur mission à l'égard du peuple et à se préparer à réussir les échéances électorales prochaines qui dépendent de la participation effective des électeurs sur le terrain. Pour eux, ces représentants du peuple doivent être des acteurs de premier plan dans la dynamique de développement national et de promotion sociale. Les membres du gouvernement sont aussi au front. Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a reçu des représentants des gardes communaux de l'ensemble des wilayas en présence du directeur général de la garde communale. Ils ont émis plusieurs revendications, notamment la hausse des salaires avec effet rétroactif et l'octroi d'indemnités au même titre que les autres corps de sécurité. Si les négociations avec les représentants de certains corps reprennent de plus belle, la communication n'est pas toujours au rendez-vous. Exemple: c'est en l'absence du ministre Rachid Harraoubia, que les responsables du département de l'enseignement supérieur demandent aux étudiants, en grève illimitée, de faire preuve de patience. Elus, ministres et fonctionnaires, mais aussi hommes politiques de l'Alliance présidentielle et de l'opposition, s'empressent d'écouter les citoyens et de faire des propositions. A titre d'exemple, le groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix a appelé le bureau de l'APN pour mettre en place une commission parlementaire chargée du suivi de la mise en oeuvre des décisions du dernier Conseil des ministres au niveau central et local. Une façon de se rapprocher davantage du citoyen. FLN et RND ont aussi leur batterie de propositions. L'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, dans un entretien accordé à L'Expression, met l'accent sur la mise en place d'un calendrier politique de transition et de sauvegarde pour parvenir à l'avènement d'une nouvelle République. Ce calendrier, dit-il, «permettra l'avènement du nouveau système de gouvernance et la mise en place des institutions de transition chargées de l'élaboration d'une nouvelle Constitution démocratique et de l'organisation d'élections présidentielle et législatives anticipées». Il a insisté sur l'établissement d'une économie de production qui résorbe rapidement le chômage et la pauvreté et développera une véritable protection sociale pour une amélioration des conditions de vie de tous, notamment les couches les plus vulnérables de la population. S'agissant des formations politiques, Louisa Hanoune propose l'élection de l'Assemblée constituante, une revendication si chère au PT, mais aussi au FFS. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, a affirmé que le Président Bouteflika partage cette option. Le Front des forces socialistes a tenu un rassemblement à Alger, le premier depuis 2004, à la salle Atlas de Bab El Oued. A travers cet appel le FFS aspire, faut-il le préciser, à construire «une Algérie libre et heureuse».