Les dernières intempéries avec pour conséquences des effondrements partiels des vieilles bâtisses dans la commune de Annaba, sont une preuve de la gravité de la situation qui prévaut dans ce domaine à haut risque. Les pluies qui se sont abattues la semaine écoulée sur l'est du pays, Annaba notamment, ont provoqué plusieurs effondrements partiels de vieilles habitations dans le chef-lieu de commune. Des dégâts ont été enregistrés pour les habitations de la vieille ville (place d'Armes), où trois habitations se sont effondrées. Leurs occupants ont été relogés par les soins des autorités de la wilaya. Mais qu'en est-il des habitations menaçant ruine? Des toitures, des murs de maisons, datant de l'ère turque, s'effritent et s'effondrent comme des châteaux de cartes. Une situation qui préfigure une catastrophe humaine. A la rue Joséphine, la rue Philippe et autres, des dizaines de familles ont vu les toits de leurs logis partir en éclats sous les fortes chutes de pluie enregistrées, durant la semaine dernière. On citera à ce titre, le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi de l'effondrement partiel de toits et de murs, de pas moins de cinq habitations situées au coeur de la vieille ville. Les uns propriétaires, les autres locataires, tous ont été secourus et hébergés par des voisins ou des parents. Ces effondrements, notons-le, ont, en outre, provoqué des dégâts matériels et généré un traumatisme pour ces sinistrés, qui au moment où nous mettons sous presse, ont engagé des travaux pour réparer provisoirement ce que Dame nature a endommagé. Le constat est similaire au niveau du quartier de la cité Ausas, où les intempéries ont provoqué, en plus des effondrements partiels des habitations précaires, des inondations. Le niveau d'eau a atteint, dans certaines habitations, 30 centimètres. Les mêmes dégâts générés par les eaux de pluie, provoquant l'effritement et l'effondrement de vieilles bâtisses, a été retenu au niveau du quartier populaire, la Colonne, où les rues envahies par la boue, sont toujours impraticables. Lasse de l'indifférence et le laxisme des services concernés, les habitants ont préféré se prendre en charges eux mêmes. Les lésés par cette situation ont pris l'initiative de dégager les rues et rafistoler, avec des moyens dérisoires, ce que les pluies ont endommagé. Par ailleurs, outre les effondrements en série, il y a lieu de signaler les glissements de terrain, provoqués par les précipitations des pluies, au niveau du site Sidi Harb. Plus de 2500 familles, vivant dans des conditions inhumaines, dans ce bidonville grandeur nature, courent un risque imminent de par ces glissements. Par ailleurs, il convient de rappeler que plus de 20 effondrements ont été enregistrés depuis deux mois, pendant que plus de 8000 habitations précaires menacent ruine. Soit les 90% des constructions des vieux quartiers de la commune de Annaba.