Pour l'heure, la priorité d'évacuation vers des logements décents et sûrs ne semble pas figurer dans le calendrier des priorités des responsables locaux et encore moins attirer l'attention de qui que ce soit, dirons-nous. Pour ne citer que les quartiers comme la place d'Armes notamment, les immeubles Bouroughaâ sis à la rue El-Fida et El-Zanka El-Routba, et tant d'autres, à la rue Philippe, le risque d'effondrement est omniprésent. A l'exception de quelques familles qui ont bénéficié de logement de type social, il y a de cela quelques années, il faut retenir le danger menaçant la centaine de foyers qui s'y trouvent encore de nos jours dans l'état le plus lamentable, avec des familles qui y habitent encore dans des conditions de vie déjà inhumaines. Cette situation, force est de le constater, ne semble pas non plus attirer l'attention des responsables directement concernés, à savoir l'Office communal pour la réhabilitation de la vieille ville. Toutes ces masures qui risquent de s'effondrer d'un moment à l'autre, mettent en péril plusieurs centaines de vies humaines. Bien que les services sociaux aient recensé au moins cinq fois les zones à risque classées par ordre de priorité en prenant le soin d'évacuer au fur et à mesure les familles menacées, il n'en demeure pas moins qu'il reste de nombreux quartiers du tissu urbain qui n'ont pas été répertoriés, donc dans ce cas de figure, leurs habitants ne peuvent bénéficier de logement, du moins dans l'immédiat. Pour la circonstance, il est certain que les quartiers de la vieille ville place d'Armes menaçant ruine à Annaba est le tissu urbain le plus vulnérable. Si l'on revient sur la tempête qui s'est abattue le 5 septembre 2003 sur Annaba, 50% des dégâts ont été enregistrés par cette seule vieille ville. Le tissu urbain qui couvre le tiers de la commune d'Annaba, date pratiquement de 1800. A défaut de restauration, voire de consolidation, les bâtisses présentent de réels signes de délabrement pouvant aisément provoquer leur effondrement. Idem pour le groupement d'habitations de la cité Beni M'haffees. Quelques habitants des zones à haut risque nous apprennent qu'en dépit des sorties de reconnaissance des commissions d'enquête des services sociaux, quant à leur relogement, la situation est toujours la même. Du côté des responsables du secteur de l'urbanisme, on se dit conscients de la gravité du phénomène sans oublier qu'il s'agit là d'une préoccupation majeure. Pour ces dernières, la décision d'évacuer les foyers menacés n'est pas de leur ressort mais appartient au premier responsable de la wilaya. En attendant un hypothétique et salutaire toit décent, les familles vivant au quotidien le risque d'effondrement de leurs habitations, sont dans le désarroi. Pour le présent, comme chaque année avec la célébration en grande pompe du «mois national du patrimoine», les habitants, plus particulièrement de la place d'Armes, ont l'impression de faire figure de «chiens de faïence» dans cette zone oubliée, un musée à ciel ouvert qui mériterait, à juste titre, bien des égards.