Le boycot des débats organisés par l'administration universitaire est à l'ordre du jour. A peine créée, la Coordination nationale autonome des étudiants entre en action. Dans un communiqué rendu public hier, la Cnae appelle les étudiants des différentes universités et instituts du pays à «observer et synchroniser les journées de grève suivies de sit-in devant les rectorats, qui auront lieu ce mercredi dans une dynamique nationale». La création de la Cnae est une «suite logique aux mouvements de contestation enclenchés par l'Université algérienne depuis des mois maintenant et face à un pouvoir sourd qui répond aux manifestations pacifiques par la matraque, la propagande et surtout la déstabilisation des étudiants par le biais d'une administration soumise et des organisations satellites corrompues», estiment en substance les étudiants, partie prenante des comités autonomes des différentes universités du pays, réunis le vendredi à la résidence universitaire Aamriw de Béjaïa. Une réunion à l'issue de laquelle est proclamée la création de la Coordination nationale autonome des étudiants. Ce nouveau cadre estudiantin, en tractation depuis le début des événements, est donc une réalité que les créateurs comptent exploiter au mieux pour organiser la protesta. Consciente du défi à relever, la coordination lance un appel à toutes les universités algériennes à d'abord, «s'organiser à travers des assemblées générales des comités autonomes» ensuite, de «rejoindre la prochaine réunion de la Coordination nationale autonome des étudiants», dont la date n'est pas précisée. Auparavant, la Cnae invite les universités à «élaborer des plates-formes de revendications propres à chaque université». Ceci en vue de «dégager une plate-forme de revendications commune à toutes les universités algériennes», note le communiqué. Présentement, la nouvelle coordination demande aux étudiants de «boycotter les pseudos débats organisés par une administration universitaire dont la seule mission est d'étouffer la dynamique actuelle», il s'agit pour la Cnae «de déjouer les manoeuvres des organisations satellites». C'est aussi une manière de «réaffirmer notre engagement à poursuivre la lutte jusqu'à l'aboutissement de notre combat», concluent les rédacteurs du communiqué. La grogne provoquée pour l'essentiel par un décret présidentiel, abrogé, faut-il le rappeler, s'est transformée en un vaste chantier revendicatif qui n'est apparemment, pas près de s'estomper. L'abrogation du décret controversé et la mise en place des ateliers de réflexion n'ont pas suffi pour calmer l'Université algérienne qui veut désormais plus. La structuration de la protestation est un signe qui ne trompe pas sur les intentions des acteurs estudiantins de mener à bout leurs revendications par une pression constante.