Contrairement aux analystes et politiques qui affirment que les causes des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient sont les mêmes, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, défend une autre cause. Selon elle, les révoltes populaires en cours dans ces régions ne se ressemblent pas, mais ont des points communs. Lors d'un meeting animé avant-hier à Azzaba (Skikda) avec ses militants, Mme Hanoune a estimé que les points communs «concernent la volonté et le droit de chaque peuple à accéder à la liberté d'expression», soulignant que la révolution «ne s'exporte pas». Faisant un tour d'horizon sur les questions d'actualité nationale et internationale, l'intervenante a salué l'initiative de Bouteflika d'envoyer un navire pour rapatrier les ressortissants algériens de Libye. Elle a, par ailleurs, qualifié «d'importantes» les mesures prises lors du dernier Conseil des ministres en faveur de l'emploi et de l'investissement, estimant toutefois qu'elles demeurent «insuffisantes». Pour elle, les postes d'emploi temporaires «doivent être permanents». Mme Hanoune a également plaidé pour la réouverture des entreprises fermées, au nombre de «1500 à travers le pays», avant d'appeler à la «nationalisation des cimenteries», en particulier l'usine de Hadjar Soud (près de Azzaba, Ndlr). Abordant la question de l'enseignement supérieur, la SG du PT a critiqué le système LMD (Licence-Master-Doctorat) qui a, selon elle, «généralisé l'anarchie dans les universités», plaidant le retour au système classique, «en concertation avec les étudiants». L'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2009 a annoncé, lors de cette même rencontre, la création prochaine d'une Fédération nationale des chômeurs titulaires de diplômes, par son parti en collaboration avec l'Ugta. Sur le plan international, la secrétaire générale du PT a accusé les puissances occidentales, à leur tête les Etats-Unis, de ne se préoccuper que de l'accaparement des richesses des pays arabes, en particulier le pétrole, précisant que la Libye fournit 20% des besoins américains en pétrole et 80% de ceux de l'Europe. Elle a considéré qu'une présence militaire étrangère en Libye constituerait une menace pour toute l'Afrique, soulignant qu'il y a lieu de méditer l'exemple de l'Irak car, a-t-elle estimé, «le scénario de l'Irak risque de se reproduire, si les tensions persistent».