Un deuxième rassemblement plus imposant aura lieu aujourd'hui devant la même institution. Déterminés à arracher leurs droits, des milliers de gardes communaux venus des quatre coins du pays ont investi, dès la matinée d'hier, la place des Martyrs à Alger. Très nombreux, plus de 5000 selon des estimations de leurs représentants, ils ont fait reculer et bravé tous les cordons de sécurité dressés devant eux en battant le pavé le long du boulevard Zighoud-Youcef et ce, depuis la place des Martyrs jusqu'au siège de l'Assemblée populaire nationale. Vers 10 h, la place des Martyrs était déjà noire de monde. La foule, dont la majorité arborait l'uniforme de Ridjal Wakifoun, scrute les nouvelles du côté du Palais du gouvernement. Une délégation restreinte était censée être reçue par le Premier ministre. «Donnez-nous nos droits pour préserver notre dignité», «17 ans de hogra, barakat», «Non à la marginalisation», scandent les manifestants. «Nous refusons la décision du ministre de l'Intérieur et nous demandons l'indemnisation complète», «L'Etat délaisse les gardes communaux», «On nous piétine après avoir été aux premiers rangs de la lutte contre le terrorisme», pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par la foule. Tout d'un coup, les 10 représentants des protestataires retournent bredouilles. Le compte rendu de la délégation fait monter la colère d'un cran. Et pour cause. C'est le ministre de l'Intérieur, Ould Kablia, qu'ils refusent du reste de rencontrer, qui est disposé à les recevoir et non le Premier ministre comme demandé. 11 gardes communaux originaires de Constantine auraient trouvé la mort hier, dans un accident de la circulation à l'entrée Est d'Alger, selon plusieurs de leurs collègues. Voulant leur rendre hommage, la foule scandait à l'unisson «Ellah yarhem echouhada».