L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a recommandé hier, à l'issue d'une réunion extraordinaire sur la Libye, l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne dans ce pays mais rejeté toute intervention militaire directe. La réunion à Djeddah, siège de l'OCI, dans l'ouest de l'Arabie, a décidé, dans un communiqué, «d'appeler à une réunion ministérielle dans les meilleurs délais pour qu'elle adopte sa recommandation d'une zone d'exclusion aérienne». La réunion, au niveau des délégués permanents a toutefois rejeté «toute intervention militaire directe dans ce pays». Le délégué libyen, Mohammed al-Chakl, a exprimé de profondes réserves à la recommandation, affirmant que ce qui se passe en Libye est «une conspiration visant la sécurité nationale» de son pays. A l'ouverture de la réunion, le secrétaire général de l'organisation, Ekmeleddin Ihsanoglu, s'est dit favorable à l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. «Nous nous joignons à ceux qui demandent l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et demandons au Conseil de sécurité (de l'ONU) de prendre ses responsabilités en ce sens», a-t-il déclaré. Il a toutefois, réaffirmé son opposition à une intervention militaire directe en Libye, une position déjà exprimée le 1er mars à Genève lors d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. «Nous rejetons toute intervention militaire» directe, a-t-il dit, tout en appelant les autorités libyennes «à autoriser immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire» dans les zones qu'elles contrôlent. L'OCI est formée de 57 membres comptant plus d'un milliard de musulmans. Lundi soir, les monarchies arabes du Golfe se sont elles aussi déclarées favorables à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne «pour protéger les civils» en Libye, dans une déclaration au terme d'une réunion à Abou Dhabi. «Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demandent au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils en Libye, dont l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne», a annoncé à la presse le secrétaire général de ce groupement régional, Abdel Rahman al-Attiya. Outre les Emirats, le CCG regroupe l'Arabie, le Koweït, le Qatar, le sultanat d'Oman et Bahreïn.