Il estime que le FLN ne peut partager une idée politique qui va l'enterrer. Le FLN est catégorique au sujet d'une Assemblée constituante. Le secrétaire général de cette formation, Abdelaziz Belkhadem, dit «non!». Pour le dirigeant du FLN cette initiative signifie un «départ à zéro», a-t-il estimé dans une interview accordée hier à l'agence APS. Et d'argumenter que sa formation ne s'inscrit pas dans cette idée politique qui fait table rase de tout ce qui a été acquis depuis l'indépendance. Il affirme que ce genre de propositions peut susciter l'adhésion de certains partis, mais que ces idées peuvent être complétées, comme elles peuvent essuyer le refus d'autres partis. L'opposition du FLN à cette proposition intervient à quelques jours de la sortie médiatique de la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui a revendiqué une Assemblée constituante. Louisa Hanoune a affirmé que le chef de l'Etat était favorable à cette proposition. «Le président de la République m'a confirmé qu'il partage l'option d'une Assemblée constituante», a révélé Mme Hanoune. M.Belkhadem, représentant personnel du chef de l'Etat, oppose-t-il son veto quant à un projet souhaité par le président de la République? Mais il n'est un secret pour personne qu'entre M.Belkhadelm et Mme Hanoune, ce n'est pas toujours la lune du miel. Cela, notamment, depuis l'alliance conjoncturelle née entre le PT et le RND d'Ahmed Ouyahia, lors du dernier renouvellement partiel du Conseil de la nation. En ce qui concerne l'Assemblée constituante, proposition longuement revendiquée par Hocine Aït Ahmed, du FFS et adoptée, bien plus tard, par le Parti des travailleurs, il s'agit d'une Assemblée nationale, élue pour un court mandat, et chargée uniquement de la rédaction d'une nouvelle Constitution. Une fois la nouvelle loi fondamentale soumise à un référendum et adoptée par le peuple, l'Assemblée est dissoute de fait. Sur ce sujet, M.Belkhadem a indiqué que son parti politique est favorable à «une révision dans le fond» de la Constitution actuelle. Le SG du FLN estime que la situation du pays n'est plus la même que celle des années 1990 qui a vu l'adoption de la Consitution de 1996. C'est ainsi qu'il estime que la revendication pour une révision profonde de cette Constitution «demeure valable». A propos des initiatives politiques provenant de partis de l'opposition, d'associations de la société civile et de personnalités politiques en faveur d'un changement pacifique, «elles sont naturelles et reflètent la bonne santé et le pluralisme de la scène politique en Algérie», a-t-il estimé. Sollicité pour commenter les propositions pour un changement pacifique en Algérie, formulées successivement par M.Abdelhamid Mehri, par le Front des forces socialistes (FFS) et par l'Alliance nationale pour le changement (ANC), M.Belkhadem a eu cette réponse: «Nous ne trouvons pas ces initiatives étranges, comme nous ne les rejetons pas», a-t-il déclaré. Et de justifier: «Il est normal, dans une scène politique pluraliste, de trouver des partis qui proposent un changement et qui expriment leurs idées.» M.Belkhadem a, par ailleurs, qualifié de «momentanée» la réponse négative pour l'octroi d'agréments à de nouveaux partis politiques. Il n'a pas exclu, dans cet esprit, que de nouveaux partis soient agréés dans l'avenir.