Le chef de la diplomatie algérienne a déploré le fait qu'il n'existe pas de consensus pour une solution à la crise. L'Algérie a exprimé sa très grande inquiétude quant à la situation en Libye, redoutant une guerre civile qui risque de s'inscrire dans la durée et de dépasser les frontières de ce pays. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'est ainsi, dit «inquiet de la présence des armes en Libye et qui pourraient être utilisées par d'autres parties pour commettre des actions terroristes». Dans une interview parue dans l'édition de jeudi 10 mars, du quotidien El Khabar, le chef de la diplomatie algérienne a déploré le fait qu'il n'existe pas de consensus en Libye pour une solution à la crise. «C'est plutôt la division qui domine. Et nous craignons que cette division se développe en guerre civile de longue durée. Ce que nous ne souhaitons pas», a-t-il déclaré, estimant que si la situation de crise perdure en Libye, l'instabilité risque de dépasser les frontières du pays. «En tant que voisins de la Libye, nous sommes très préoccupés par la situation de ce pays et notre espoir est que le peuple libyen réussisse à éviter davantage de détérioration à travers l'arrêt de la violence et ouvrir la voie à un dialogue national sans conditions», a souligné M.Medelci. Pour lui, la priorité est actuellement le retour au calme et à la stabilité en Libye dont la situation pourrit de jour en jour. «Après cela, on parlera de la coopération bilatérale. L'Algérie respecte la volonté des peuples de choisir leurs dirigeants et ceux qui parlent en son nom. L'Algérie a des relations avec les Etats, pas avec les régimes», a-t-il expliqué. Sur un autre plan, le ministre des Affaires étrangères a révélé que la Libye a sollicité une médiation de l'Algérie auprès du Conseil de sécurité de l'ONU en vue d'obtenir une levée de ses sanctions contre Tripoli. «Mon homologue libyen (Moussa Koussa) m'a envoyé une lettre il y a 36 heures dans laquelle il a sollicité une médiation de l'Algérie auprès du Conseil de sécurité pour qu'il renonce à quelques sanctions prises contre la Libye», a-t-il déclaré dans les colonnes du même journal. A rappeler, dans ce sens, que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 26 février dernier une résolution demandant la fin immédiate des violences en Libye et imposant des sanctions sévères à l'encontre du dirigeant Mouamar El Gueddafi, de sa famille et de son entourage, y compris un gel des avoirs et une interdiction de voyage. M.Medelci a précisé avoir répondu à son homologue libyen qu'il était «préférable» de traiter le sujet lié aux sanctions du Conseil de sécurité dans «le cadre de la Ligue arabe». «Je pense que la réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, samedi (aujourd'hui,Ndlr) au Caire, permettra d'élaborer des mesures», a-t-il déclaré.