Ce conglomérat politique a été torpillé par la sortie spectaculaire, avant-hier, du président du MSP, Bouguerra Soltani. C'est la fin de l'illusion pour l'Alliance présidentielle que forment le FLN, le RND et le MSP! La dernière sortie de Bouguerra Soltani, président du MSP, a fait réagir le RND. Il s'est dit satisfait de l'activité de l'Alliance présidentielle. Mieux, «le Rassemblement travaille sans cesse pour assurer sa stabilité en tant que pôle politique basé sur le principe d'oeuvrer à l'exécution du programme du président de la République», a mentionné le porte- parole officiel de ce parti, Miloud Chorfi, dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction. Ce document a sanctionné la réunion du bureau national tenue, vendredi, au siège national de cette formation politique. Les observateurs voient en cette position du RND, une réplique sèche à la dernière sortie de Bouguerra Soltani, le président du MSP. Ce dernier s'est directement attaqué à l'Alliance, à l'ouverture, hier, des travaux de la Conférence nationale sur les perspectives, organisées par son parti à Zéralda, la côte ouest d'Alger. La sentence de Soltani a été sans appel. Il est allé jusqu'à solliciter l'intervention du Président de la République pour «décider de l'avenir de l'Alliance». Excusez du peu! Le MSP annonce la mort de ce conglomérat politique mis en place depuis sept ans. Soltani ne s'est pas arrêté là. Il a affirmé que le MSP s'est allié avec le Président et non avec le FLN et le RND. La réplique du RND ne s'est pas fait attendre. Il a estimé que l'Alliance a été mise en place pour «appliquer le programme du président de la République». Cette position revêt une importance particulière d'autant que la réunion, présidée par le secrétaire général Ahmed Ouyahia, intervient à la veille de l'ouverture du débat sur des projets de lois importants, notamment celui relatif à la commune, au niveau de l'APN. La sortie de Soltani met le Premier ministre Ouyahia dans une mauvaise posture. Sur le plan partisan, il doit veiller à la stabilité de l'Alliance. Laquelle stabilité a été torpillée par la sortie spectaculaire du président du MSP, estiment les observateurs. Ces mêmes observateurs y voient une tentative de couper l'herbe sous les pieds du Premier ministre. Le RND joue gros. La session parlementaire qui s'ouvre aujourd'hui prend les allures d'un rendez-vous politique décisif pour Ouyahia. «Le bureau national a exhorté les élus du parti aux deux chambres du Parlement à préparer une participation plus forte à cette session parlementaire pour cristalliser l' approche du parti à travers l'enrichissement des projets de lois inscrits (lors de cette session), notamment celui relatif à la commune», lit-on dans la même déclaration. L'heure est à la mobilisation des troupes chez le RND, mais la situation qui s'y présente ne prête guère à l'euphorie. L'Alliance présidentielle danse une valse à trois tons discordants. Les tiraillements entre le RND et le FLN sont un secret de polichinelle. Ils se sont encore manifestés lors des dernières émeutes qu'à connues le pays. Le FLN avait rappelé la nécessité de revoir certaines mesures du gouvernement Ouyahia. La réponse du RND a été des plus virulentes. Il a mis la sortie du FLN sur le compte d'un lobbying qui viserait à amener le gouvernement à revenir sur certaines dispositions de la loi de finances (LFC) 2011. Une autre source d'inquiétude pour Ouyahia: le gel des députés RCD et FNA des activités au sein de l'APN. Demeure une grande inconnue: la position du PT de Louisa Hanoune. Le RND ira-t-il jusqu'à pactiser avec le PT pour faire adopter ses projets de lois? Là encore, le parti d'Ouyahia évolue sur une chaussée glissante. La récente sortie médiatique de Mme Hanoune, a suscité une vive réaction du FLN. La pasionaria du PT a déclaré que le président de la République était favorable à l'élection d'une assemblée constituante. Et Belkhadem, secrétaire général du FLN, d'y mettre son veto. «Non à la Constituante», a-t-il tranché dans une interview accordée à l'APS. Pour rappel, l'alliance conjoncturelle entre le RND et le PT, la veille des dernières sénatoriales, a mis le FLN dans tous ses états. La récurrence de ces querelles a fini par épuiser et éparpiller les partis de l'Alliance. La session qu'elle tiendra dans quatre jours sera-t-elle celle de sa dissolution? Réponse le 17 mars à l'hôtel Riadh, à Alger.