La Coordination nationale des étudiants en chirurgie dentaire qui a vu le jour hier, promet de poursuivre son combat. Si la situation ne change pas, le risque d'une explosion n'est pas à écarter dans le secteur de la santé. En effet, ce secteur est sur une poudrière depuis quelques mois déjà. Les étudiants en chirurgie dentaire ont officiellement entamé leur grève d'une semaine renouvelable. «Les étudiants algériens en chirurgie dentaire sont conscients de leur devoir qui est de défendre la noblesse et l'honneur du métier. Mais, ils sont ici également pour défendre la qualité de leur formation qui se dégrade d'année en année», déclare Fayçal Oulebsir, porte-parole des étudiants. Ils sont venus de toutes les wilayas du pays, et «ils ne rentreront chez eux qu'après satisfaction totale de toutes les revendications». Prenant l'exemple de leurs aînés, les médecins résidents, ces futurs dentistes passent à l'action. «Tous en blouse blanche, bavoir et gants en latex», telles étaient les consignes des délégués à leurs collègues. Afin, disent-ils, de marquer les esprits. Ils leur ont également demandé d'observer le silence le plus total «Par respect aux malades». Mais pas seulement, «ça symbolise aussi le silence dans lequel se murent nos responsables», nous dira un étudiant. Mais leurs slogans sont éloquents: «Touche pas à mon diplôme sinon tu risques de te casser les dents», était l'un des slogans arborés avec beaucoup d'humour par une jeune fille. On pouvait également lire «Ne pas être docteur = toucher à mon honneur». «Notre diplôme ne vaut rien. On prend notre destin en main aujourd'hui et pas demain». «L'échelle doit être 16. Notre grève n'est pas pour rien. On va rester ensemble comme une seule main pour avoir nos droits et prouver qu'on le mérite à la fois». Les grévistes ont aussi proclamé la création de la Coordination nationale des étudiants en chirurgie dentaire. Ils précisent qu'elle est apolitique, non syndicale et indépendante de toute organisation estudiantine existante. Toute souriante, une charmante déléguée nous informe que la première action de cette coordination est le sit-in d'aujourd'hui (hier Ndlr), qui s'est conclu par une marche. «Nous sommes prêts pour le combat. Nous irons jusqu'au bout. Demain, on se rassemblera à l'hôpital de Beni Messous (9h du matin), et nous continuerons à nous rassembler avec un système de roulement dans différents hôpitaux du pays», dit-elle avec détermination. Parmi leurs autres revendications: la revalorisation du statut du chirurgien dentiste en le réhabilitant à l'échelle 16. Ils demandent aussi la restitution du titre honorifique de Docteur. Ils veulent savoir également à quel ministère ils appartiennent. Le programme pédagogique n'est pas en reste. Ils réclament à ce qu'il soit apposé comme il a été officiellement défini. Mais ils estiment que la première urgence réside dans l'amélioration des conditions de travail. En fournissant des salles de soins et des laboratoires et en installant un comité d'étudiants agréé regroupant les délégués des différentes années de spécialité.