Rendez-vous est pris les 18 et 25 de ce mois pour deux autres meetings à Annaba et Alger. Les représentants de la Cncd-Barakat ont brillé, hier lors d'une conférence de presse animée au siège de la Laddh, par leurs réponses évasives et des contradictions peu habituelles. Si cette association n'accepte aucune orientation politique, le premier point de sa charte consiste tout de même à «lutter pour la fin du régime politique actuel et l'édification d'une démocratie réelle». Ainsi, les conférenciers, en l'absence du maître Mostefa Bouchachi, ont éprouvé du mal à gérer les débats et convaincre les journalistes présents. Refusant toute évocation de la scission de la Cncd en deux structures, les orateurs ont confirmé, chacun à sa façon, que la présence des partis politiques au sein de la Cncd a favorisé certaines orientations partisanes. Pour Amine Menadi, membre de la Cncd Barakat et du Collectif Algérie pacifique, «cette situation a causé un blocage». Sans le citer nommément, le RCD, qui a chapeauté la première marche à Alger le 22 janvier dernier, a essuyé de nombreuses critiques. Comme pour confirmer l'idée selon laquelle la Coordination nationale pour le changement et la démocratie n'a pas connu de scission, Tchicou Mourad du Snpsp a laissé entendre que les partis ont quitté la Coordination de leur propre gré. «La division va à l'encontre du sens même de notre démarche», poursuit M.Menadi. Et d'ajouter: «On n'a pas accepté que notre démarche ait un parrain ou un tuteur. Ces remarques ont été mal digérées par certains partis.» L'intervention de Nacéra Dutour de SOS disparus, a confirmé que la «division» de la Cncd était à la fois prévisible et inéluctable. «Les objectifs n'étaient pas les mêmes», a-t-elle affirmé. Dans le même contexte, Abdelmoumen Khalil, membre de la Coordination précise que «nous sommes arrivés à une étape historique. Le changement s'impose sur tous les fronts». Que propose la Cncd Barakat pour qu'il y ait le véritable changement tant évoqué? Se rapprocher du citoyen est le cheval de bataille de cette Coordination. S'agissant des actions dans les jours à venir, des meetings populaires sont prévus. Les premiers auront lieu le 17 mars à Oran et Ghardaïa. Les deux autres seront organisés les 18 et 25 du même mois à Annaba et Alger à la salle Atlas. Pour sa part, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs organisera un rassemblement le 20 mars à la place des Martyrs (Alger) pour exiger, entre autres, comme c'est écrit dans un communiqué dont une copie nous a été remise, «un travail décent, droit aux logements sociaux et permanisation de tous les contractuels (prè-emploi, filet social et tous les travailleurs précaires)». «Nous serons présents», rassure Amine Menadi. Interrogés sur leur position dans le cas où le pouvoir leur ouvre les portes du dialogue, les conférenciers ont opposé un niet. «On ne veut pas dialoguer avec un pouvoir auquel on demande de partir», répond Mme Dutour. Lui emboîtant le pas, Goucem Saïd, du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), insiste sur «un changement réel pour une Algérie libre et démocratique». Les mesures prises récemment dont celle de la levée de l'état d'urgence «ne peuvent pas répondre aux revendications plus profondes des franges en colère», soutient Abdelmoumen.