Destinée à la présentation de la charte élaborée par cette structure, la conférence a été dominée par la scission avec l'autre aile de la CNCD et les moyens pratiques à mettre en œuvre pour mettre “à genoux le système”. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie Barakat (CNCD-Barakat), autre aile de la structure née dans le prolongement de la révolte de janvier dernier, regroupant quelques syndicats, des associations et des mouvements de la société civile, a décidé d'organiser plusieurs rassemblements dans les prochains jours, ont annoncé hier ses animateurs lors d'une conférence de presse animée au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) à Alger. Deux rassemblements sont prévus le 17 mars prochain à Oran et à Ghardaïa. Le 18 mars, un rassemblement est prévu à Annaba, tandis qu'à Alger, il est prévu pour le 25 mars à la salle Atlas. Parallèlement, cette structure entend apporter son soutien au rassemblement de la Coordination des chômeurs, prévu le 20 mars à la place des Martyrs, ainsi qu'à la marche projetée par des “facebookistes”, le 19 mars à partir de la Grande-Poste en direction du siège de la présidence de la République. “Nous ne pouvons pas décréter un changement que la société ne comprendrait pas. Il faut un travail de clarification et d'explication du sens à donner à ce changement”, a expliqué Khelil Abdelmoumene, membre de la LADDH. Destinée à la présentation de la charte élaborée par cette structure, articulée autour d'une dizaine de points, la conférence a été dominée par la question inhérente à la scission avec l'autre aile où siègent les partis politiques et les moyens pratiques à mettre en œuvre pour mettre “à genoux le système”. “Si on veut que les gens marchent derrière nous, il faut leur expliquer notre vision sur les problèmes du chômage, les droits de l'Homme, les libertés. Certains ne voulaient pas faire ce travail”, a affirmé de son côté Nassera Dutour de SOS-Disparus. Mais concrètement, comment faire tomber le système ? “Nous sommes conscients que le changement va prendre du temps. Notre mouvement s'inscrit dans la durée. Nous allons prendre le temps qu'il faut pour réaliser nos objectifs”, explique Abdelmoumene Khelil. Interrogé pour savoir si la CNCD-Barakat est disposée à dialoguer avec le pouvoir au cas où celui-ci l'y inviterait, certains animateurs se sont montrés formels. “On ne peut pas dialoguer avec un pouvoir à qui on demande de partir”, a indiqué Nassera Dutour. Se définissant comme espace autonome regroupant des syndicats, des associations et mouvements de la société civile, la CNCD-Barakat se fixe comme objectifs notamment de lutter “pour la fin du régime politique actuel”, “l'édification d'une démocratie réelle, d'un pouvoir civil et d'un Etat de droit”, “la reconnaissance de la volonté populaire à travers des élections libres et transparentes”, “la lutte contre la marginalisation de la jeunesse”. D'autres revendications défendues par certains partis politiques sont également reprises, comme “la réconciliation nationale fondée sur l'établissement de la vérité et de la justice”, ainsi que la “construction d'un Maghreb des peuples démocratiques”.