C'est dans ce contexte d'apocalypse que les principaux constructeurs automobiles nippons, à l'instar de Toyota, Nissan, Honda, Mitsubishi Motors et Suzuki, ont annoncé la suspension de l'ensemble de leur production au Japon. Les représentants officiels des marques automobiles japonaises en Algérie rassurent. A en croire ces derniers, le tsunami qui vient de frapper le Japon n'aura aucun impact négatif sur les ventes de voitures nippones dans notre pays. Aucune augmentation des prix des véhicules n'est envisagée suite à cette catastrophe naturelle, poursuivent-ils. Ainsi, le premier à soutenir cette version n'est autre que M.Sefiane Hasnaoui, patron de la concession Nissan. Il déclare à ce titre: «Je rappelle que nous sommes dans une industrie mondiale et le constructeur Nissan que je représente dispose de sites de production sur tous les continents!» Il ajoute: «Nous ne sommes donc pas affectés par ce qui vient de se passer au Japon, en outre, nous fonctionnons avec une visibilité qui s'étend sur quatre ou cinq mois, aussi le stock actuel dont nous disposons nous met à l'abri de toute surprise.» «Je ne vois pas d'incidence sur les prix des produits que nous commercialisons, la surenchère des prix est même à écarter surtout que le groupe Nissan a pour politique de s'inscrire dans une logique de compétitivité mondiale» conclut notre interlocuteur. M.Lyès Madi, adjoint du directeur général de Falcon Motors, le représentant officiel de Mitsubishi en Algérie, abonde dans le même sens en affirmant que la marque aux trois diamants ne sera aucunement affectée par le séisme qui vient de secouer l'archipel japonais. «Nous ne craignons aucune mauvaise surprise suite à cette catastrophe naturelle car nous avons pour règle de travailler sur stock disponible! El hamdoullah, notre marge de manoeuvre est d'au moins six mois!» lâche tout de go notre vis-à-vis qui rappelle que le business de Falcon Motors obéit à la stratégie de la livraison immédiate qui est présentement brandie par une publicité actuelle. Cette stratégie s'applique également à la pièce de rechange, laisse entendre le même responsable qui rappelle la démarche cartésienne de son entreprise et la fameuse fiabilité japonaise. M.Madi saisit d'ailleurs l'occasion de notre intrusion pour fustiger quelques enseignes automobiles et qui se mettraient en porte à faux par rapport à la loi. Notamment en violant le principe de la livraison immédiate qui est pourtant exigée par la loi. «Falcon Motors met au centre de ses préoccupations le client, et je m'étonne que certains concessionnaires réquisitionnent l'argent du citoyen sous le fallacieux prétexte de la non-disponibilité du véhicule commandé» ne manque-t-il pas de souligner en poursuivant que «le consommateur attend souvent au-delà des quarante cinq jours autorisés par les textes pour avoir son bien. Cette attente peut aller jusqu'à six mois», s'étonne-t-il en nuançant que «tout dépend toutefois des modalités de paiement.» Il ne manque pas enfin de révéler l'ambitieux programme de Falcon Motors dont l'objectif, sur les cinq ans à venir, consiste à asseoir une couverture nationale pour Mitsubishi, avec une priorité accordée au Grand Sud algérien (Tamanrasset, Béchar, Illizi, Ouargla Tindouf et Adrar). Du côté de la concession Toyota, la sérénité semble régner. Les clients font face aux vendeurs et les commandes vont bon train sur l'important site de la rocade sud d'Alger. En effet, aucune instruction particulière et relative au tsunami ravageur de vendredi dernier, n'a été communiquée aux cadres du groupe. Finalement, le violent séisme qui a ébranlé le nord-est du Japon, même s'il a eu un impact considérable sur l'économie du pays, n'aura pas pénalisé le marché des voitures japonaises dans notre pays. Pourtant, le porte-parole du gouvernement nippon, Yukido Edano, avait jusque récemment annoncé: «Le tremblement de terre de magnitude 8,9 et le tsunami qui l'a suivi devraient avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteurs». Plusieurs installations ont été fragilisées suite à cette catastrophe. Essentiellement la filière nucléaire nippone, qui assure entre 25 et 30% de la production électrique nationale, vient de connaître la plus grave crise de son histoire à la suite de l'explosion qui s'est produite dans l'enceinte du réacteur n°1 d'une centrale de la préfecture de Fukushima (nord-est) déréglée par la violence du séisme. Une explosion n'a pas manqué de menacer également le réacteur n°3 de cette même centrale. Pas moins de onze des cinquante réacteurs nucléaires du Japon, situés dans les zones les plus touchées, ont été arrêtés et les autorités japonaises ont appelé les entreprises à réduire de manière drastique leur consommation afin d'économiser les ressources. L'on a ensuite procédé à des coupures d'électricité ciblées par rotation, afin d'éviter un black-out au pays. C'est dans ce contexte d'apocalypse que les principaux constructeurs automobiles nippons, à l'instar de Toyota, Nissan, Honda, Mitsubishi Motors et Suzuki, ont annoncé la suspension de l'ensemble de leur production au japon.