Le président de l'APC de Tigzirt les a reçus, mais n'a pas de solution à leur proposer. Des dizaines de jeunes ont procédé hier matin à la fermeture du siège de la mairie de Tigzirt, ville littorale située à quelque 50 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, dès la matinée, ces derniers ont cadenassé l'entrée principale de cette institution locale avant d'improviser un rassemblement devant l'enceinte. Contactés, certains ont évoqué leurs droits à bénéficier de parcelles de terrain sises à proximité du nouveau port de pêche et de plaisance, récemment réalisé dans cette ville à vocation touristique. Tout au début, affirment certaines voix, ces jeunes étaient déjà établis sur l'ancienne petite plage. Ce lieu, est, pour rappel, devenu l'assiette de terrain sur laquelle a été réalisé l'ouvrage. Avec sa réception, les baraques abritant des gargotes pendant l'été, ont été détruites laissant ces jeunes sans activité. Aujourd'hui, ressentant le besoin de se faire rétablir dans leurs droits, ils exigent que ces lieux choisis par la mairie pour abriter des restaurants annexés aux activités de pêche et de plaisance leur reviennent. Jusqu'à hier après-midi, le siège de la mairie de Tigzirt était toujours fermé alors que les jeunes attendaient un engagement de la part des élus locaux. Pour sa part, le président de l'APC de Tigzirt, qui avait reçu ces jeunes demandeurs, avait répliqué que la gestion de ce lieu n'est pas dans ses prérogatives, mais relève de la compétence de la Société de gestion des ports dont les bureaux sont situés dans la wilaya de Béjaïa. Par ailleurs, il est à noter que la fermeture des sièges des mairies et des daïras ainsi que les routes demeure toujours une pratique quotidienne dans notre pays en cas de mécontentement. Les citoyens n'ont d'autre recours pour se faire entendre que ces actions de colère. Ces derniers temps, des observateurs constatent que cela devient un réflexe spontané. Les citoyens ne cherchent plus d'autres voies de dialogue avant de recourir à cette dernière solution. Il est vrai aussi, que ces dernières semaines, toutes les catégories de citoyens expriment leur colère face à l'injustice. Car la mauvaise gestion ne règne plus, mais sévit. L'absence de dialogue entre les citoyens et les responsables locaux ne fait qu'attiser des conflits déjà existants. A Draâ Ben Khedda, les jeunes en colère face aux passe-droits qui ont émaillé les opérations de distribution de postes d'emploi, ont improvisé une nouvelle façon de faire dans la protesta. Remettre sa carte d'identité nationale dans une enveloppe aux responsables locaux a constitué un recours d'un autre genre pour ces derniers.