La tragédie du 10 novembre a, de nouveau, mis à nu la mauvaise gestion des pouvoirs publics. A commencer par le réseau d'assainissement. Ce dernier n'a pas pu véhiculer les milliers de m3 d'eau, de terre et de boue générés par les précipitations de ce jours car non seulement il est vétuste, mais également il manque d'entretien. Certes la pluie du 10 novembre peut être qualifiée de rare, mais aucunement exceptionnelle du moment que 6 épisodes pluvieux dépassant un cumul de 100 mm en 24 h se sont déjà produits depuis 1936 et qui, en revanche, n'ont pas provoquer les mêmes dégâts. Cela révèle une «nouvelle» vulnérabilité de la part des responsables. Afin de se justifier, les autorités publiques incombent la responsabilité aux citoyens, car ils estiment que la catastrophe ne serait pas due à un dysfonctionnement dans le réseau d'assainissement mais plutôt à un problème d'urbanisme anarchique qui a favorisé le ruissellement et l'érosion dans les zones en amont et une forte concentration des habitations illicites sur le lit de l'oued dans la zone en aval allant de Triolet jusqu'au boulevard Front de mer. Mais là aussi, les responsables dévoilent implicitement leur incapacité à gérer cette ville. Le rapport établi récemment sur le réseau d'assainissement d'Alger démontre l'état dégradé dont lequel se trouve les principaux collecteurs qui ont été réalisés entre 1920 et 1956. Dans un des passages du rapport, il est clairement mentionné que «les quelques diagnostics effectués sur le réseau ne sont guère encourageants et font apparaître la précarité de l'ensemble de ces ouvrages». En clair, la catastrophe a démontré que l'assainissement n'a jamais été parmi les préoccupation de l'Etat. Ce samedi noir était par conséquent comme un signal d'alarme pour que les pouvoirs concernés se penchent davantage sur ce sérieux problème. Effectivement, pour la première fois ce secteur orphelin s'est doté d'une entité appelée l'Office national d'assainissement mais seulement selon M.Hasni, directeur de l'office, cet organisme n'est pas habilité pour la gestion du réseau. «il faut installer un organisme gestionnaire susceptible d'exploiter et d'entretenir le réseau», explique l'orateur. Il appelle par ailleurs à un montage financier pour pouvoir faire face aux coûts de l'exploitation du système d'assainissement. Notre interlocuteur estime qu'à travers l'augmentation du prix de l'eau et de la redevance d'assainissement qui est actuellement de 20%, le déficit financier peut être comblé «il faut que les grands pollueurs qui possèdent leurs propres forages et polluent payent davantage le prix de leur désastre», insiste le directeur. En effet, une catastrophe d'une telle ampleur peut se reproduire et conduire aux mêmes conséquences si rien n'est fait. «Pour empêcher un nouveau 10 novembre il est impératif de réhabiliter la totalité du réseau», ajoute l'orateur. Mais en fait Selon les estimations financières, cette réhabilitation coûtera la bagatelle de 680 millions de DA alors que la redevance d'assainissement ne peut procurer que 140 millions de DA, ce qui constitue un réel obstacle pour la concrétisation de ce projet.