Une prise en charge, quasi parfaite des sinistrés, a été réalisée par les autorités publiques. Un bilan de la wilaya d'Alger indique qu'à la date du 27 janvier 2002, 1 544 familles avaient été relogées dont 24 cas ayant rejoint leur domicile d'origine. Parmi les 1 520 familles «réellement relogées», poursuit le document, 1 299 ayant obtenu des décisions en tant que locataire (sauf cas litigieux) et 152 ayant obtenu des décisions confirmant leur statut de propriétaire (sauf cas d'instance). A Draria et Tixeraïne, les familles auxquelles nous avons rendu visite, affichaient toutes un air serein, même si elles gardaient «le coeur très affligé», parce qu'elles ont dû vivre des moments très pénibles et quasiment indélébiles. Elles resteront à jamais marquées par le traumatisme engendré par l'ampleur de la catastrophe. Mais il faut dire que ces familles ont toutes bénéficié d'appartements flambant neufs situés dans des cités bien aménagées, et ce, malgré le manque de propreté constaté à l'intérieur de ces cités et dénoncé par les habitants. Certaines familles se disent satisfaites de leur situation sociale. Cependant, sur le terrain, certaines se disent non encore régularisées et, mise à part la quittance d'électricité qu'elles brandissent pour justifier leurs propos, aucun autre document ne leur a été remis pour, justement, confirmer leur statut, sans quoi elles demeurent «dans le doute». C'est un état qui semble être légitime, car comment peut-on expliquer le fait que les 360 familles de Triolet et de Frais-Vallon qui sont restées pendant une année dans ces lieux soient relogées juste avant la visite du Président de la République à Bab El-Oued. Enfin, il est à rappeler que, durant le Ramadan de l'année dernière, le Président de la République avait effectué une visite d'inspection dans un camp de toile à Sidi-Fredj où étaient installées provisoirement des familles sinistrées de la catastrophe qui avait fait plus de 700 morts. Cette visite visait à apaiser la douleur de ces familles et à les rassurer des dédommagements des pertes matérielles causées par ces intempéries. Voulant leur exprimer sa compassion, le Président Bouteflika avait tenu à rompre le jeûne avec elles. Une année après ce drame qui a endeuillé toute l'Algérie, les promesses du Président, faites à ces familles concernant leur relogement, ont été tenues.