La réforme globale vise à changer l'image de l'Algérie mais elle ne saurait être fructueuse en l'absence de réformes politiques. «L'on ne peut absolument pas comparer la situation de l'Algérie à celle de nul autre pays.» Ce sont les termes employés, hier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message aux participants à une conférence à Mostaganem, à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 Mars en évoquant la guerre de Libération. Dans le message lu en son nom par son conseiller Mohamed Ali Boughazi, il constate que le peuple «a acquis une grande fierté et un attachement sans borne à sa liberté, à sa souveraineté et à sa grandeur». Le président rappelle que la liberté «que notre peuple a payée de son sang est perceptible aujourd'hui à la faveur du pluralisme médiatique, politique et parlementaire». C'est une liberté qu'il oeuvre à ancrer et approfondir, avec tout ce que cela implique comme défis actuels et futurs, afin d'assurer la sécurité et la stabilité et de réaliser le développement socio-économique dans tous les domaines. «Cette liberté ne saurait être totale que par l'instauration d'une justice sociale quant aux besoins sociaux pressants tels le logement, l'emploi, l'enseignement, la santé, les activités culturelles et les loisirs», a-t-il ajouté. Bouteflika consacre des passages entiers de son message pour dire que l'Algérie peut s'enorgueillir de ses réalisations dans ces domaines et qu'il est attaché, grâce à la sécurité et à la stabilité et aux recettes pétrolières du pays, à réaliser un développement global. Le tout est fait pour dépasser l'étape de la rente pétrolière pour se consacrer à l'édification de l'avenir en s'appuyant sur les énergies renouvelables. C'est de cette manière qu'il compte mettre fin à la culture de dépendance aux autres pays «qui n'hésitent pas à se livrer à la manipulation du marché interne par la spéculation, le monopole et la pénurie et en incitant fraudeurs et usuriers à mettre en péril la sécurité des peuples et à les entraîner dans un engrenage de violence dévastatrice». Il poursuit en soulignant que la question du changement et de la réforme était l'une des bases essentielles sur lesquelles ont été arrêtés les différents programmes mis en oeuvre depuis plus d'une décennie. Selon le président, les programmes quinquennaux qui se sont succédé ont englobé les réformes administrative, judiciaire, financière et autres domaines et n'ont été que le prélude de la réforme globale visant à changer l'image de l'Algérie dans tous les domaines. A quoi sert cette réforme? A «sortir de la situation de crise et d'inertie», répond Bouteflika. Il précise que la tâche a déjà commencé avec ce qui se réalise en matière de construction d'infrastructures économiques et des grands projets et ce qui est exécuté comme projets sociaux, d'enseignement et de santé et dans les domaines des transports, des communications, du logement et de la prise en charge des jeunes et des catégories sociales vulnérables. Le président indique que la levée de l'état d'urgence ne signifie nullement l'abandon de l'éradication des résidus du terrorisme, mais elle sera une nouvelle page sur la voie des réformes globales «qui ne sauront être fructueuses en l'absence de réformes politiques». L'Etat sera présent pour favoriser une dynamisation de l'investissement pour lequel une série de dispositions ont été prises au plan de l'agriculture, des énergies alternatives aux énergies pétrolières pour devenir des pourvoyeurs de main-d'oeuvre et des approvisionneurs du marché.