Ils veulent plus de liberté, un espace d'expression et une justice indépendante. La marche des Facebookistes a été empêchée, hier, à Alger. Seulement, ces derniers semblaient satisfaits. Ils venaient de réussir le baptême du feu de leur organisation le 19 mars, marche de la jeunesse. «Nous avions cru que les autorités allaient être plus indulgentes avec nous», s'indigne le jeune Hassan, membre du groupe. Ce groupe a ouvert une page sur Facebook, il y a deux semaines. Ces deux amis sont révoltés. «Nous célébrons le 49e anniversaire de la Victoire (cessez-le-feu). Nous disons cessez la hogra», fulmine l'un d'eux. Ils se tiennent debout, sur les marches menant à l'intérieur de la Grande-Poste. Des policiers arrivent. «Descendez! Vous gênez la circulation», leur ordonnent-ils. Ils refusent d'obtempérer. La présence massive de la police antiémeute sur les lieux ne les dissuade pas. Ces jeunes veulent marquer leur présence sur le terrain. «Laissez les citoyens s'exprimer librement», revendique le jeune Amine Menadi, fondateur du groupe Algérie Pacifique et membre de la Coordination nationale pour le changement démocratique «Barakat». Il affiche un tee-shirt à l'effigie du jeune Mohamed Baba Nedjar. Amine est l'une des personnes qui réclament justice pour cet habitant de Ghardaïa. «On l'a condamné pour une affaire de meurtre qu'il n'a pas commis», dénonce, pour sa part, Azouaou Hamou, président de l'Association des victimes d'Octobre 1988 (AVO88). Amputé du bras gauche, Hamou se souvient: «J'ai reçu neuf balles qui m'ont arraché le bras lors de ces événements.» Témoignage bouleversant de ce militant qui a souffert dans sa chair les événements du 5 Octobre 1988, à Alger. Les policiers veillent au grain. Ils ne permettent aucun attroupement. Ces méthodes indignent les quelques dizaines de jeunes internautes présents. «C'est pour en finir avec ces pratiques que nous demandons l'ouverture des espaces de manifestation pacifique, de l'audiovisuel et une justice indépendante», explique Abderrezak Baroudi, fondateur et administrateur du groupe. «Il est temps que ça change en Algérie» est le nom de ce groupe.