Cette interdiction confirme que la levée de l'état d'urgence le mois dernier ne change rien pour la capitale. Une fois de plus, la marche de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie a été empêchée, hier, par un impressionnant dispositif sécuritaire, déployé autour de la place du 1er-Mai. Le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), Ali Yahia Abdenour et trois membres de la Cncd ont été complètement cernés et bloqués dans un coin par des dizaines de policiers. Il leur a été impossible de faire le moindre pas. Bousculés, brutalisés et parfois tabassés, les centaines de manifestants ont été empêchés de s'approcher des dirigeants de cette marche. «Algérie libre et démocratique», «Marche pacifique», scandent les manifestants. Même les journalistes n'ont pas échappé à la brutalité. Un cordon sécuritaire a repoussé les hommes des médias pour les empêcher d'interroger les organisateurs de la marche. Parmi les militants présents, figurait le député du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) Tahar Besbes qui a été blessé lors d'une précédente manifestation. D'autres députés et militants des droits de l'homme ont été présents à la Place de 1er-Mai pour revendiquer le changement. «Nous continuerons à essayer de marcher chaque samedi. Il faut que ce pouvoir parte. 50 ans, ça suffit», a lancé Me Ali Yahia Abdenour. Cette interdiction confirme que la levée de l'état d'urgence le mois dernier ne change rien pour la capitale du moment que les manifestations de rue y sont interdites. Toute la Place du 1er-Mai était quadrillée par les forces de l'ordre dont les éléments casque à la ceinture tenaient d'une main leur boucliers et de l'autre la... matraque. Des barrières métalliques disposées sur les trottoirs empêchaient tout rassemblement tandis que les policiers organisaient la circulation automobile en repoussant les manifestants. «On ne gagne rien à empêcher les gens d'exprimer leur opinion et leur aspiration au changement», s'est offusqué un membre du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) dénonçant l'empêchement de cette action pacifique. Il a par ailleurs rappelé que ce Mouvement a pour mission principale d'accompagner et de soutenir les mouvements de protestation dont les causes sont justes.