La chambre pénale près la cour de Blida devant examiner, hier, en appel, l'affaire Ould El Hocine, l'a renvoyée au 16 mai prochain. Le report est motivé par l'absence des avocats de l'Entreprise nationale de panneaux de signalisation qui s'est constituée partie civile. De leur côté, les avocats de la défense, en l'occurrence Me Farouk Ksentini, Me Nabil Beloula et Me Bouchrit ont demandé le renvoi de l'affaire pour l'intégration des éléments nouveaux dans le dossier. La défense de Ould El Hocine a justifié la demande de renvoi par le fait d'avoir constaté l'existence de documents dans cette affaire, falsifiés par l'Enps et le ministère des Travaux publics qui ont accaparé le patrimoine et les archives de l'Entreprise de panneaux de signalisation et de revêtement (Epsr). On rappellera que dans cette affaire, la justice algérienne a condamné, à la fin de l'année dernière, le moudjahid Mohamed Chérif Ould El Hocine à une année de prison. Quelle est la genèse de l'affaire? Le propriétaire de l'entreprise l'a expliquée à plusieurs reprises à la presse. Il rappelle cette date du 11 juin 1975 lorsque l'entreprise est enregistrée à Alger. Un notaire atteste qu'il n'existe «aucune opposition à l'existence de la Sarl Epsr depuis sa création à ce jour», c'est-à-dire le 12 décembre 2010. Dans l'intervalle, entre 1975 et 2010, il faut s'arrêter à la date du 16 décembre 1980 lorsque l'intéressé est arrêté par les services de sécurité pour atteinte à la sûreté de l'Etat. En conséquence de quoi, un commissaire du gouvernement est désigné pour gérer l'Epsr «en attendant la décision de justice», insiste Ould El Hocine dans ses déclarations antérieures. Il espérait reprendre les commandes après cinq ans d'emprisonnement. Mais rien de tout cela ne fut fait. Bien au contraire, c'est la première pierre de la tentative de spoliation qui vient d'être posée. Il affirme que les documents originaux de l'entreprise ont été falsifiés pour légitimer la reprise de la société par une société nationale. Ce qui est loin d'être du goût de son propriétaire légitime. Plusieurs recours ont été introduits en justice. De jugements en appels, plusieurs magistrats se sont prononcés en faveur de Ould El Hocine. Le non-lieu prononcé le 6 octobre 1984 ne lui a pas été d'un grand secours car cela ne lui a pas permis d'entrer à nouveau en possession de la société. Il faut dire qu'avant sa sortie de prison, le sort de cette dernière était quasiment scellé. Le Premier ministre de l'époque ayant donné instruction pour transférer l'Epsr à la Sntp d'El Hamiz. C'est ainsi qu'en 1986 les statuts de l'Epsr sont annulés. L'imbroglio juridique ne s'arrête pas là. Des documents falsifiés tendent à faire admettre que l'Epsr est apparentée à une autre entité juridique, Van Roussem Darek El Watani pour mieux appuyer les tentatives de spoliation. Toutes les juridictions du pays se mêlent de ces affaires. Résultat: jusqu'en 2011, aucune solution n'est encore trouvée.