Les banques ont tout intérêt à profiter de cette masse d'argent et être plus actives en termes de mobilisation de l'épargne. Le ministre des Finances Karim Djoudi, n'a pas écarté, avant-hier, le risque d'une poussée de l'inflation en 2011, expliquant que celle-ci pourrait être provoquée par l'augmentation des salaires confortée par le versement des rappels au titre des régimes indemnitaires sur 2008, 2009, 2010. «Si tout cet argent est, d'un seul coup dépensé, il est évident que ça peut pousser à une pression sur la demande interne et donc il y aura des effets de hausses des prix sur certains produits», a-t-il déclaré, en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation. Mais, si cet argent est épargné, il n'y aura pas d'inflation. Et c'est ce que souhaite le représentant du gouvernement. «J'espère que les ménages algériens vont utiliser ces rappels pour reconstituer leur épargne dans la perspective de pouvoir s'inscrire dans les dispositifs de soutien, particulièrement, de soutien à l'accession au logement», a-t-il dit, ajoutant que les banques ont tout intérêt à profiter de cette masse d'argent et être plus actives en termes de mobilisation de l'épargne. Sur un autre plan, le ministre des Finances a affirmé que le gouvernement va recourir cette année à l'établissement d'une loi de finances complémentaire 2011. Pour M.Djoudi, il y a deux raisons qui plaident pour une telle démarche. «La première c'est que les mesures du Conseil des ministres qui ont un impact financier devront être traduites dans une loi donc ça sera dans la loi de finances complémentaire. La seconde, c'est qu'il y a des dispositions légales qu'il faudra consacrer dans la loi de finances complémentaire», a-t-il justifié. Selon lui, la loi de finances complémentaire consiste à apporter des correctifs suite à des décisions qui auraient pu être prises et en cours d'exercice (c'est le cas des mesures du Conseil des ministres) ou à des évènements exceptionnels qui auraient pu se passer. Mais existe-t-il des conditions exceptionnelles qui nécessitent une loi de finances complémentaire? Le ministre répond par un non catégorique. Sauf que, a-t-il estimé, les décisions prises dans le cadre du dernier Conseil des ministres, doivent l'être par l'enregistrement de certains crédits et de dispositions pour exécuter ce programme. Selon le ministre, la mise en oeuvre de ces décisions, en plus des dépenses du programme d'équipement, vont induire une augmentation du budget de fonctionnement de l'Etat. «Je ne vois pas pourquoi on devrait se priver de cette possibilité quand on peut le faire et mettre en oeuvre une loi de finances complémentaire», a-t-il suggéré. Interrogé sur le problème de liquidités dans les postes, le ministre des Finances a fait savoir qu'il y a un groupe de travail sous la responsabilité de son département qui a fait certaines propositions pour faire face à ce problème.