Alger est sous la pression de toute sorte de contestations. Il ne se passe pas un jour sans que l'on ne signale un mouvement de protestation exprimant le ras-le-bol des citoyens. Hier, la RN 5 a été bloquée à la hauteur de la cité dite Ali-Sadek ou de la Sntp, située entre El Hamiz et Rouiba à quelque 20 km à l'est d'Alger. Dès la matinée, les habitants de ladite cité dont la majorité des bâtisses sont des constructions illicites, ont fermé la route en barricadant les deux voies à l'aide de troncs d'arbre, de pneus usés, des blocs de pierres et d'autres objets hétéroclites. Les habitants réclament l'aménagement du quartier, la construction d'une école primaire et l'installation des compteurs pour l'adduction de la cité en eau potable. «Nos enfants en bas âge sont contraints de parcourir 5 km chaque matin en traversant périlleusement la RN 5 pour atteindre l'école», font savoir les contestataires. «La centrale à béton d'Orascom, mitoyenne à la cité, nous cause beaucoup de désagréments», ajoutent-ils. Pour mesurer l'impact de la pollution induite par la proximité avec cette centrale, les protestataires nous invitent à nous rendre chez le médecin du coin. «A lui seul, ce médecin a diagnostiqué 20 cas d'asthmatiques», affirment-ils. «A la moindre goutte de pluie ce quartier devient un cloaque», indiquent-t-ils également. Les contestataires se disent lassés d'attendre depuis des années en vain. «Nous avons investi la rue aujourd'hui car en fin de compte, après maintes sollicitations en vain, c'est la seule et unique manière de faire bouger nos responsables», regrette Rachid, un des représentants des protestataires, en exhibant une liasse de documents administratifs dont les PV de réunion sanctionnant des rencontres tenues depuis 2008 avec le maire de Bordj El Kiffan. Les habitants qui exigeaient la présence du wali délégué de Dar El Beïda, ont eu droit à la présence de son chef de cabinet. Les protestataires ont délégué quatre représentants de leur quartier pour négocier avec le wali délégué et ont promis de revenir à la charge dans un délai ne dépassant pas 15 jours. Par ailleurs, à l'heure ou nous mettons sous presse cet axe très fréquenté et desservant l'est du pays, demeure encore fermé à la circulation, sous l'oeil des gendarmes et des policiers dépêchés sur les lieux. Ces derniers observaient la scène à distance sans intervenir pour dégager la voie publique.