Ils veulent s'organiser pour esquisser un plan d'action. Les architectes de Béjaïa rejettent, de fond en comble, le contenu des cahiers des charges établis par les maîtres de l'ouvrage publics (Dlep, Duc, Opgi, Dal, Djs...) et ils l'ont fait savoir dans une déclaration rendue publique hier sanctionnant les travaux de leur assemblée générale extraordinaire tenue en fin de semaine dernière. Du fait que les critères retenus dans ces cahiers des charges «se focalisent des exigences en décalage avec la recherche de sélection d'une meilleure oeuvre architecturale», les architectes estiment que ces cahiers des charges présentent un danger pour la qualité de la production architecturale. «On privilégie les moyens matériels, humains et l'expérience professionnelle ainsi que le volet financier au détriment des potentialités intellectuelles et capacités professionnelles des soumissionnaires», regrettent-ils dans leur déclaration. Ils relèvent également le fait que lesdits cahiers des charges dans leur globalité «s'inscrivent à contresens» du programme gouvernemental de développement, des mesures prises en faveur de l'emploi de jeunes et de la production de qualité architecturale revendiquée par tous et mise en avant et exprimée à maintes reprises par le premier magistrat du pays. Les architectes de Béjaïa constatent, par ailleurs, que ces cahiers des charges sont en contradiction avec les lois en vigueur. Il s'agit notamment de certains articles des Codes civil et pénal, de la loi de décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme et le décret législatif relatif aux conditions architecturales et à l'exercice de la profession. Cette montée au créneau est intervenue suite aux réclamations des architectes quant au contenu des cahiers des charges portant concours d'architecture établis par les maîtres de l'ouvrage publics. Convaincus du rôle qui leur est dévolu pour la prise en charge et la réussite du programme de développement, les architectes de la wilaya de Béjaïa demandent l'annulation des cahiers des charges en cause, leur mise en conformité avec les lois et règlements en vigueur, leur adaptation aux impératifs de la conjoncture nationale. Ils appellent aussi les autorités concernées, les maîtres de l'ouvrage publics en l'occurrence, «à la prise en compte de leurs préoccupations en mettant à contribution les instances de l'Ordre des architectes pour l'intérêt du citoyen et du pays». A cet effet, les architectes ont jugé nécessaire d'alerter l'ensemble de leurs consoeurs et confrères de la wilaya afin d'esquisser un plan d'action à entreprendre pour contrecarrer «l'agression, le mépris et la menace de la profession d'architecte». Par ailleurs, sur le plan organique, les architectes de la wilaya de Béjaïa affichent leur soutien au Conseil de l'Ordre des architectes d'Alger, auquel la délégation de Béjaïa est rattachée.