Les jeunes promoteurs de projets peuvent bénéficier de crédits pour louer des locaux commerciaux. Depuis le début du mois de janvier 2011, 3000 projets élaborés par des jeunes ont été financés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). Les nouvelles mesures prises par le gouvernement ont ravivé l'intérêt des jeunes à monter leurs propres entreprises. Depuis cette date, l'agence a reçu 60.000 demandes de financement de projets. «Cet engouement s'explique par les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour les dispositifs Ansej et Cnac. Beaucoup de jeunes étaient freinés par le taux de l'apport personnel», a expliqué Mohamed Tahar Châlaal, directeur général de l'Ansej, invité de la Chaîne III. Tahar Châlaal a rappelé que les nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 6 mars dernier. Le taux de l'apport personnel est passé de 5 à 1%. Il a indiqué aussi que les promoteurs de projets peuvent bénéficier de crédits pour la location de locaux où ils peuvent exercer leurs activités. L'objectif de l'Ansej est de financer 35.000 projets d'ici la fin de l'année. «Nous allons peut-être dépasser cet objectif. Les dossiers qui seront déposés au deuxième semestre 2011 seront traités début 2012. Au niveau de l'Ansej et de la Cnac, nous travaillons pour raccourcir les délais. A cet effet, nous avons tenu une réunion avec les banques pour dépasser certains goulots d'étranglement liés notamment à l'ouverture des comptes et de virements», a-t-il précisé. Pour intégrer les nouvelles dispositions relatives, entre autres, au différé de remboursement de crédits qui est de trois ans au lieu d'une année, l'invité de la rédaction a annoncé que l'Ansej et la Cnac ont signé six conventions avec les banques. «Les banques se sont engagées à respecter les délais de deux mois. Le financement d'un projet est une prise de risque. Celle-ci est partagée entre banques et Ansej. Les banques sont aujourd'hui rassurées grâce à l'existence du Fonds de garantie», a-t-il noté. La dotation actuelle de ce fonds est de 40 milliards de dinars. Le comité de garantie sera installé la semaine prochaine. «Ce comité va nous permettre de liquider tous les dossiers qui sont en instance au niveau du Fonds de garantie. Les banques recevront leurs indemnisations. Le montant de ces indemnisations est de 4 milliards de dinars concernant 3700 microentreprises», a-t-il détaillé. Selon lui, le taux moyen national de non-remboursement de crédits est de 23%. Par contre, le taux national de rejet des dossiers par l'Ansej et les banques ne dépasse pas les 3%. «Du 2 janvier 2011 à ce jour, les banques ont validé 15.000 projets. Ceux-ci s'ajoutent aux 10.000 projets de l'exercice précédent. En tout, nous avons un stock de 25.000 projets. Nous orientons les jeunes vers des projets qui répondent à des besoins au niveau du marché. Il y a une tendance vers les activités des ser-vices», a souligné le directeur général de l'Ansej. Les mesures prises en février dernier par le Conseil des ministres pour encourager la création de nouvelles PME entre beaucoup plus dans le cadre d'une stratégie d'apaisement de la colère de la rue. Mesures prises hâtivement et dans la précipitation avec des facilités à la limite démesurées. Les prochains mois nous renseigneront sur la portée réelle de ce projet.