Photo : Riad Par Amirouche Yazid Gelées depuis 2008, certaines activités que lançaient des jeunes promoteurs à travers le dispositif Ansej, sont réactivées. La décision a été prise par le ministre du Travail aux premiers jours du nouvel an. Elle est accompagnée d'autres mesures visant à faciliter davantage le processus de création de microentreprises, génératrices de postes d'emploi. Exemple : l'apport personnel pour financer un projet, qui était de 20% en 1999, n'est plus que de 5%. Et afin d'accélérer l'opération, une nouvelle loi a été décrétée récemment pour que le traitement de tout dossier ne dépasse pas une période de deux mois. Les secteurs d'activité concernés par la levée de suspension sont : le transport, la fabrication des bijoux, les torréfactions, la location de matériel agricole, la conservation frigorifique... Les jeunes peuvent désormais investir dans ces créneaux. Est exclu cependant l'élevage ovin et bovin aux frontières. Cette mesure d'exception a pour finalité de contourner la contrebande. L'explication a été donnée par le secrétaire général de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes, M. Mohamed Tahar Chaalal. La réhabilitation du dispositif pour les activités citées plus haut intervient également après qu'il a été procédé à un réaménagement réglementaire dans certains secteurs. C'est le cas du transport privé, l'activité la plus demandée par les jeunes candidats à un crédit Ansej. Au sein des structures locales de l'agence, le constat a été vite établi. Il indique qu'une bonne partie des postulants ciblent le transport urbain et interurbain. «C'est la seule activité que je peux exercer. Cela devrait marcher», estiment beaucoup de jeunes ayant frappé aux portes de l'Ansej. Certains parmi eux ont déchanté. L'activité est pleine d'aléas. La marge bénéficiaire est absorbée par des dépenses en cours de route. Raison suffisante pour se mettre sur la chaussée et abandonner l'aventure. Facteur essentiel dans l'absorption du chômage, le dispositif Ansej tend manifestement à offrir d'autres facilitations aux jeunes. Le même responsable ajoute que c'est «aux comités de sélection et de validation des wilayas que revient la décision de valider ou non les projets éligibles au crédit. Les jeunes promoteurs doivent cependant convaincre les comités de validation pour avoir les crédits bancaires pour leurs projets. Car, lorsqu'un projet est validé par le comité de wilaya, il ne pourra pas être rejeté par la banque dont un représentant siège dans ce comité de wilaya présidé par l'Ansej». Dans le volet évaluation, la même source présente un bilan positif du dispositif puisque 80% des projets financés ont connu une réussite certaine avec notamment la création d'un nombre important de postes d'emploi. Les chiffres livrés par le ministère de l'Emploi parlent de la création de 37 000 postes d'emploi en 2008 par le biais de l'Ansej, avant que le nombre ne passe à 75 000 en 2009. Ce qui constitue un bond considérable. Le nombre de projets financés a connu une nette amélioration comme le prouvent aussi les chiffres officiels. Il révèle ainsi que le nombre de projets sou tenus par l'Ansej en 2008 était de 10 000. Il est passé à 20 000 en 2009 et 22 000 en 2010. Qu'en sera-t-il en 2011 ? Les pouvoirs publics annoncent une année 2011 très riche en matière de création d'emplois. Objectif promis : réduire le taux de chômage qui était de 10% à la fin 2010. Les récents rapports renseignent que c'est le secteur tertiaire qui emploie plus de la moitié de la main-d'œuvre totale (56,1%), le BTP vient en seconde position avec 18,1%, ensuite l'agriculture avec 13,1%. Pour ramener le taux de chômage à moins de 10 %, le gouvernement mise sur la création de postes d'emploi par les entreprises. «Les entreprises bénéficient d'importants soutiens pour leur propre création auxquels viennent s'ajouter de nombreux encouragements au recrutement», soutenait le Premier ministre. Ce dernier n'a pas manqué, par ailleurs, de souligner les «résultats positifs» de la politique nationale de lutte contre le chômage, dont les dispositifs d'aide à la création de microentreprises par les jeunes demandeurs ou par les chômeurs. C'est dans cette perspective que des facilitations ont été apportées. L'apport initial pour financer un projet, qui était de 20% en 1999, n'est plus que de 5%. Les 95% restants sont couverts par le Fonds national de soutien à l'emploi des jeunes et par les crédits bancaires dont les taux de bonification se situent entre 60% et 95%. Le financement des projets, dans le cadre du dispositif Ansej, est par ailleurs plafonné à 10 millions de dinars.«En 2010, l'Ansej a mis 15 milliards de dinars dans les projets des jeunes promoteurs, les banques 4,7 milliards de dinars et les apports personnels des jeunes promoteurs ont représenté 7 milliards de dinars», soutient le représentant de l'Ansej. Dans le sillage de l'encouragement des jeunes à investir via le dispositif Ansej, une autre mesure a été également prise par les autorités. Elle consiste en la suppression des frais d'enregistrement. Cette mesure est effective à partir du 2 janvier 2011. Une telle mesure réduira certainement les lenteurs administratives auxquelles font face de nombreux candidats. Les frais d'enregistrement étaient de 1 700 dinars. Il est également indiqué, au niveau de l'Ansej, qu'une loi impose aux différents éléments de la chaîne que «le traitement de tout dossier ne doit pas dépasser une période de deux mois». Du côté de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), c'est plutôt l'application de la loi 04-19 qui semble préoccuper les responsables. «La loi 04-19, qui exige à tout employeur de passer par l'Anem pour déclarer ses besoins d'emplois, et des demandeurs d'emploi de s'inscrire et d'être placés selon l'offre et la disponibilité, doit être appliquée par tout le monde», a défendu récemment Mme Chibane, directrice générale de l'Anem, à l'occasion d'un séminaire sur l'emploi. Pour elle, «on ne peut pas penser à créer de l'emploi dans une localité si on n'a pas discuté des besoins, des spécificités, des possibilités, des aides et des orientations».