Plusieurs services ont été paralysés et la colère a gagné aussi bien les médecins que leurs patients. La grève ouverte décidée, vendredi dernier, et mise en application, lundi, par les médecins résidents est loin d'avoir l'assentiment des patients, en particulier les malades hospitalisés dans les différents services du Centre hospitalo-universitaire d'Oran. Ses conséquences se sont vite fait ressentir dès le premier jour du débrayage. Le séjour des malades hospitalisés peut, donc, s'allonger. Ledit mouvement est à l'origine de l'ajournement de 450 interventions chirurgicales et environ 700 auscultations, dont plus d'une centaine d'examens radiologiques. Plusieurs services relevant du centre hospitalo-universitaire, paralysés, vivent au rythme de l'anarchie caractérisée par des réprimandes et des accusations lancées par les patients impatients qui s'estiment abandonnés par leurs médecins traitants. La colère est, par contre, perceptible sur les visages des médecins grévistes qui, eux aussi, se disent lésés par les responsables de leur propre tutelle à leur tête le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. «Les effets de notre action ne se répercutent aucunement sur les malades tant que le service minimum est assuré», a indiqué un médecin résident ajoutant que «ce qui a brillé par notre action est la forte mobilisation de nos confères; le mouvement est largement suivi par tous les concernés dès le premier jour de son lancement occasionnant ainsi, un taux de débrayage inattendu. C'est pourquoi la paralysie est perceptible de visu sur l'ensemble des services». Les médecins résidents représentent un total de plus de 2000 membres tandis que le personnel paramédical est estimé à quelque 3500 personnes. Les deux corps, qui font cause commune, se sont unis dans un mouvement commun aux revendications communes. «Ces deux corps constituent une grande force de frappe vu qu'ils représentent un taux de 60% des employés du CHU d'Oran», explique-t-on. Et d'ajouter que «la réussite de la grève est tributaire de la mobilisation de tous les concernés, le but étant de maintenir la pression sur les responsables hiérarchiques de la santé, en premier lieu le ministre Djamel Ould Abbès». Les résultats des premiers jours du mouvement sont éloquents. Ils ont, contre toute attente, renforcé la détermination des médecins contestataires en vue de poursuivre leur action et l'inscrire dans la durée, quitte à la radicaliser. «Nous irons jusqu'au bout et ce, jusqu'à ce que le département de la santé annonce des mesures sérieuses», ont affirmé plusieurs grévistes. Le taux de suivi est, selon les grévistes, estimé à 92% et 20% selon l'administration. Dans leur plate-forme de revendications, les médecins appellent à une prise de conscience des médecins soucieux de se protéger contre les aléas de l'avenir et ce, en assurant aux médecins un statut digne de leur nom et non tel que voulu par les responsables hiérarchiques dont le ministre. «C'est de la rigolade ou quoi?», s'est indigné un médecin ajoutant que «le sort des médecins doit être décidé par des médecins et personne d'autre à part eux». Sur un autre registre, «la réunion décidée, mercredi, par le ministre est une manoeuvre blessante à notre encontre, le but est de mettre à plat notre mouvement avant même son entame et cela vu que nous n'avons pas été associés», ont répliqué d'autres médecins.