Sur les discussions avec Renault, le ministre a assuré qu'elles sont à un stade avancé sans pour autant annoncer la conclusion d'un accord. L'Etat conforte les entreprises publiques. Celles-ci ont bénéficié d'une aide estimée à 1100 milliards de dinars, soit l'équivalent de 16 milliards de dollars. Ce montant a été révélé pour la première fois par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a fait savoir qu'une évaluation de cet appui se fait actuellement au niveau du Conseil des participations de l'Etat (CPE). M.Benmeradi reconnaît que ce soutien ne représente pas grand-chose par rapport au budget du quinquennal. «Il est vrai que par rapport aux 22.000 milliards de dinars du plan quinquennal (2010-2014), cela ne représente que 4%, mais l'Etat met l'effort dans l'investissement et la mise à niveau du potentiel existant des entreprises publiques. Les entreprises publiques qui ont un marché et un potentiel ont bénéficié de soutiens très importants», a- t- il expliqué. Le ministre a rappelé que le gouvernement a adopté depuis une année un programme de mise à niveau des PME du secteur privé d'un montant de 4 milliards de dollars. Selon M.Benmeradi, les secteurs industriels, qui ont un effet d'entraînement sur les autres activités telles que la mécanique, seront encouragés. Le ministre révèle que la filière mécanique bénéfice déjà d'un plan de 21 milliards de dinars. Interrogé sur la conclusion des partenariats, il répondra: «Il faut avoir des entreprises crédibles dans leurs structures financières et technologiques et dans leur management avant d'aller vers des partenariats. D'où l'importance de la mise à niveau des entreprises publiques, notamment dans le secteur de la mécanique.» Il rappelle que les entreprises publiques du secteur industriel bénéficient d'une attention particulière du gouvernement qui tente «de l'organiser». Ces entreprises se trouvent actuellement sous la coupe de 30 SGP (Sociétés de gestion des participations) dont plusieurs dépendent du ministère de l'Industrie. Le ministre a reconnu que le gouvernement s'est trompé dans sa vision sur le développement des IDE. «Les choix pris ces dernières années pour l'encouragement de l'investissement direct étranger (IDE) et du secteur privé n'ont pas donné de résultats sur le terrain», a-t-il affirmé. Et de préciser: «Sur toute la décennie 2000-2010, les IDE, hors hydrocarbures, étaient inférieurs à 2 milliards de dollars. Durant la même période, l'investissement privé a représenté moins de 25% du total des investissements nationaux. Les investissements par la dépense publique n'ont pas eu d'effet d'entraînement sur la croissance.» Le gouvernement tente de rattraper le coup en donnant plus de ressources à l'investissement productif. «C'est l'objectif du plan d'investissement du secteur public. Il s'agit aussi de créer des conditions de relance de l'investissement privé», a expliqué le ministre. Au sujet de discussions engagées avec les constructeurs automobiles Volkswagen et Renault, le patron de l'industrie a précisé pour ce qui concerne Renault, que des groupes de travail sont actuellement à l'oeuvre pour finaliser les questions techniques. «Nous avons bien avancé, mais nous discutons toujours des questions techniques», a-t-il dit en guise d'assurance. Avec Volkswagen, le ministre affirme qu'une proposition a été faite et il attend la réponse. A la question de savoir si un contrat sera bientôt conclu, le ministre s'est montré circonspect: «Je ne peux pas m'avancer parce qu'il y a encore énormément de choses à régler (...) Les accords industriels prennent parfois six à huit mois avant d'arriver à de premiers accords qui seront ensuite finalisés dans des mémorandums plus précis», a-t-il argumenté. La proposition algérienne porte sur la création d'une usine pour la production de 100.000 véhicules avec un taux d'intégration qui attiendra les 50% cinq ans après son lancement et «conformément aux règles d'investissement de 51/49». Le ministre a affirmé qu'il n'y a pas de projet de voiture 100% algérienne. Selon lui, la voiture sera développée selon des gammes étrangères. Revenant sur sa prochaine visite en France, le ministre a tenu à préciser qu'aucune date n'a été fixée pour le moment. L'objet de cette visite, précise-t-il, est d'évaluer l'état d'avancement de l'ensemble des dossiers économiques.