Médiapart, un média électronique français est formel, l'Etat français cache la vérité sur l'affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine en Algérie. Quelles sont les nouvelles informations obtenues par le site? Le juge antiterroriste Marc Trévidic, qui enquête sur les assassinats des sept religieux français en 1996, a obtenu ces derniers jours, la transmission d'une note déclassifiée du général Rondot. Et que disent ces notes? Que dès l'année 1998, tout était su sur l'affaire. Il est écrit ceci: «On sait à peu près tout sur les circonstances de l'enlèvement, de l'exécution et de la récupération des corps des moines». Une note manuscrite récupérée porte le sceau «Confidentiel Défense», elle est datée du 5 juin 1998. Le site Internet français précise que la note déclassifiée est signée du général Rondot. Il signifie que l'Etat français en sait plus qu'il n'a bien voulu en dire à la justice jusqu'ici. En 1998, Rondot était coordinateur du renseignement et des opérations spéciales au ministère de la Défense. Il est précis lorsqu'il écrit qu'il sait à peu près tout sur les circonstances de l'enlèvement, de l'exécution et de la récupération des corps des moines. Il évoque le fait que l'affaire fait partie des dossiers réservés à la Direction du contre-espionnage, mais d'autres parties auraient pu y accéder. Une transmission aurait été possible au Vatican mais pas à Alger. Même pas à Monseigneur Tessier, l'archevêque d'Alger à l'époque. Le juge Trevidic, en charge de l'enquête sur la mort des sept moines de Tibehirine, est intéressé par la découverte où le général Rondot évoque la récupération des corps, alors que seules les têtes des moines ont été récupérées au bord d'une route. Le dossier a été instrumentalisé pour impliquer l'armée algérienne, accusée d'être responsable de la tuerie afin de discréditer le Gia aux yeux des Occidentaux. Tandis que d'autres préfèrent évoquer une bavure de l'armée algérienne. L'affaire a ôté la vie aux moines et a empoisonné le climat des relations entre l'Algérie et la France.