En prévision de la visite du chef de l'Etat, le dispositif sécuritaire a été renforcé. Aux frontières algéro-libyennes, c'est l'alerte maximale et les forces de sécurité sont sur le pied de guerre. En plus d'une surveillance aérienne stricte et quasi quotidienne le long des 960 km de la frontière algérienne avec la Libye, on a appris de sources sécuritaires que l'alerte est maximale au niveau de cette région sud du pays. Nos sources indiquent, en effet, que pas moins de 7000 gendarmes du Groupement de la Garde frontière (GGF) ont été récemment dépêchés en renfort dans cette zone. Cela, ajoutent nos sources, en plus des 5 bataillons de l'Armée nationale populaire (ANP) qui y sont stationnés avec armes et bagages prêts à intervenir. L'alerte est maximale surtout que le chef de l'Etat se rendra le 5 avril prochain à Tamanrasset. Il n'est donc pas question de laisser la moindre faille dans le maillage sécuritaire du Sud. La situation demeure, en vertu de se qui se passe en Libye, très tendue au niveau de la bande frontalière algéro-libyenne. Des sources sécuritaires insistent sur le fait que l'Algérie subira les conséquences de la conjoncture actuelle. Des unités spéciales y sont aussi dépêchées. Les forces aériennes dont des troupes héliportées survolent cette zone frontalière. L'objectif est d'empêcher toute tentative d'acheminement d'armes et d'infiltration des membres d'Al Qaîda au Maghreb. La nébuleuse a réussi à acquérir des armes lourdes et des missiles anti-aériens grâce à des insurgés libyens, ses nouveau alliés. Les achats s'effectuent avec l'argent des rançons versées dans ses caisses par des pays occidentaux dont la France. Al Qaîda vient de procéder à des recrutements massifs d'éléments qu'elle entraîne sur le territoire libyen. Si l'on venait, en plus, à procurer des armes aux rebelles libyens, une question qui divise l'opinion occidentale, Al Qaîda sera parfaitement ancrée dans la région durant des années. Et dans cette situation, tous les efforts de coopération consentis dans la lutte antiterroriste ne seront qu'un coup d'épée dans l'eau. Dans ce contexte, le numéro trois de la nébuleuse, Abou Yahia Al Liby, avait promis une guerre contre le colonel El Gueddafi et faire de la Libye, après avoir échoué en Algérie, une terre de Djihad en comptant sur de nouvelles recrues. Mais ça ne sera certainement pas à partir du sol algérien où un dispositif sécuritaire hermétique et très mobile est en opération. Le message est clair pour rassurer la population sur sa sécurité et la sensibiliser afin de maintenir le territoire hors de toute menace. Il faut être naïf pour croire que les visées d'Al Qaîda vont se limiter au territoire libyen. Bien sûr, c'est une étape dans la stratégie de cette organisation criminelle, déterminée à faire régner le chaos dans la région.