Des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés hier sur l'emblématique place Tahrir, dans le centre du Caire, pour appeler à «sauver la révolution» qui a renversé le président Hosni Moubarak et «purifier»le pays des restes de l'ancien régime. La «coalition des jeunes de la révolution», qui rassemble les groupes ayant lancé le soulèvement contre M.Moubarak, avait appelé cette semaine à une nouvelle manifestation, exigeant, notamment que les responsables des tirs contre les manifestants et les symboles de la corruption soient jugés au plus vite. Les jeunes militants pro-démocratie demandent aussi que les institutions soient «purifiées» du Parti national démocrate, l'ancien parti au pouvoir, et que «les milliards volés au peuple» lui soient rendus. «Le peuple veut purifier le pays», «Maréchal, maréchal, la légitimité vient de Tahrir», criaient des manifestants en référence au maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées qui gère le pays depuis la démission le 11 février de M.Moubarak. Quinze mille personnes ont participé à la grande prière du vendredi sur la place, selon l'agence officielle Mena. Le nombre de manifestants a doublé en début d'après-midi et des groupes continuaient d'affluer vers Tahrir. La justice égyptienne a interdit à plusieurs anciens ministres, responsables et hommes d'affaires de quitter le pays et a gelé leurs avoirs en attendant les résultats d'enquêtes pour corruption ou détournement de fonds. En février, M.Moubarak et sa proche famille avaient fait l'objet d'une mesure similaire. Mais les militants pro-démocratie disent craindre un retour en arrière et la «confiscation» de la révolution.