Le 7 mars dernier, ils ont observé un sit-in devant le siège de l'APN et ils étaient plus de 10.000. Les gardes communaux passent à la vitesse supérieure. Ils ont décidé d'observer un sit-in, aujourd'hui, devant la Présidence de la République. «Nous misons sur la présence de plus de 50.000 personnes» a déclaré Hakim, un garde communal joint hier par nos soins. Il a, néanmoins, mis l'accent sur les pressions auxquelles font face les gardes communaux. «Nous sommes la cible de manoeuvres visant à faire échec à notre sit-in», a-t-il dénoncé. Ce rassemblement constitue un virage décisif de leur contestation. Pour rappel, ils ont réussi à briser l'interdit qui frappe toute manifestation publique sur Alger. Le 7 mars dernier, ils ont observé un sit-in devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ils étaient plus de 10.000 personnes. C'est pour la première fois, depuis le début des manifestations dans la capitale, qu'un rassemblement a pu drainer une masse pareille. Ils ont affronté les boucliers antiémeute et ont battu le pavé comme ils l'ont fait contre les terroristes durant les années 1990. Ils ont affronté la horde terroriste pour garantir le droit à la sécurité pour tous les Algériens. Nombreux étaient leurs camarades de lutte qui sont tombés sous les balles des terroristes lors des innombrables ratissages et embuscades qu'ils ont eu à mener sur le terrain. Là, ils étaient venus pour leurs propres droits. Il s'avère que toutes leurs revendications, lors de la dernière manifestation, n'ont pas été satisfaites. Pour rappel, la tutelle a décidé de soumettre à la retraite anticipée ceux âgés de plus de 45 ans et ayant au moins 15 ans de service. Exigence que refusent catégoriquement les gardes communaux qui demandent, entre autres, un statut officiel, une revalorisation de leur salaire avec effet rétroactif, des primes de rendement et de risque et une retraite anticipée avec réparation matérielle et morale en cas de dissolution du corps. Sous l'impulsion de ce mouvement, le directeur général de la garde communale au ministère de l'Intérieur, Nenouche Abdelkrim, a été relevé de ces fonctions, jeudi dernier. Décidés d'arracher tous leurs droits, les gardes communaux comptent venir en masse pour manifester leur colère. La démonstration est déjà faite par ce corps de sécurité, reste à savoir la suite qui leur sera réservée.