Tout le monde l'aura remarqué, depuis quelque temps, l'Ugta semble avoir déserté le terrain. Depuis que la protestation s'est installée en n'épargnant presque aucun secteur de la vie active nationale, l'Ugta semble avoir observé un repli en faisant de très rares apparitions sur le terrain. Ce silence assourdissant est d'autant plus inquiétant qu'il intervient à un moment où des conflits éclatent un peu partout et menacent l'unité des travailleurs et fragilisent notre économie. Excepté la participation aux réunions de la tripartite et de quelques sorties timides à l'occasion des fêtes du 24 Février et du 1er-Mai, notamment, l'instance syndicale est aux abonnés absents et donne vraiment l'impression d'être dépassée par les événements. Agissant souvent en rangs dispersés et minés par des querelles internes et de leadership, ses représentants sont de moins en moins écoutés et ont du mal à retrouver leur punch et leur agressivité. Il est vrai que les différentes sensibilités qui la composent actuellement ont maintenu cette instance dans une sorte d'équilibre instable et l'ont fragilisée à la longue. Mais est-ce une raison pour se murer dans ce long silence? La Centrale syndicale nous a habitués à mieux. Grâce à elle, de nombreux conflits ont connu une heureuse issue et permis à de nombreux salariés de souffler et de retrouver le sourire après d'âpres négociations sociales et salariales avec les partenaires sociaux. Mue par le souci de défendre les intérêts matériels et sociaux des travailleurs, l'Ugta a toujours été à leur côté et n'a ménagé aucun effort pour les aider et leur venir en aide. Même dans les moments les plus difficiles, elle a répondu présent et a payé un lourd tribut, conséquence de son engagement et dévouement. Alors, pourquoi ce long silence de la part d'une instance habituellement prolixe qui s'invite souvent dans le débat, particulièrement lorsqu'il tourne autour du monde du travail et des revendications sociales. A moins que ce ne soit pour des raisons politiques et stratégiques. Wait and see. Si c'est réellement le cas, l'Ugta n'aura vraiment rien compris, car un syndicat est apolitique et son rôle est de défendre le travailleur et l'entreprise qui l'emploie. La politique, on doit la laisser aux politiciens.