Un comité de 11 journalistes a été chargé de transmettre la plate-forme de revendications aux parties concernées. Les journalistes algériens continuent à s'organiser pour faire valoir leurs droits. Une troisième réunion s'est tenue hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout. Des dizaines de professionnels de la presse ont répondu favorablement à une initiative de journalistes appelée «Initiative nationale pour la dignité de la presse». Lors de cette rencontre, plusieurs points étaient à l'ordre du jour. Après un long débat, une plate-forme finale a été arrêtée et adoptée par tous les journalistes présents. A l'issue de cette réunion, 11 journalistes ont été désignés pour transmettre aux autorités concernées la plate-forme de revendications. Les journalistes délégués sont issus des différents établissements de la presse nationale. Ce comité est chargé de transmettre, à partir de cette semaine, la plate-forme de revendications à la présidence de la République, au Premier ministère et au ministère de la Communication. Les organisateurs de ce rassemblement ont insisté sur le caractère «libre» de l'initiative. Pour preuve, les membres de ce comité ne sont pas mandatés pour négocier avec les parties concernées. Mieux encore, il a été entendu de dissoudre ce comité une fois les objectifs atteints. Par la même occasion, les journalistes présents à la rencontre ont insisté sur la nécessité de poursuivre la campagne de sensibilisation et de mobilisation au sein de la corporation, entamée depuis quelques jours par au moins deux rassemblements regroupant chacun une centaine de journalistes de la presse publique et privée. Parmi les doléances exprimées, figurent, notamment la dépénalisation du délit de presse, la promulgation d'un nouveau statut particulier du journaliste, l'ouverture d'un «débat officiel» avec la presse algérienne, la création d'un Conseil supérieur de l'information, la réactivation du Conseil de l'éthique et de la déontologie, la carte de presse, ainsi que l'adoption d'une grille des salaires nationale qui soit «digne du métier de journaliste». Les journalistes demandent l'ouverture du dialogue avec toutes les parties concernées avant de passer à l'action et entreprendre des mouvements de protestation. Des sit-in devant le Palais du gouvernement et la Présidence, dans le cas où les autorités continuaient à faire la sourde oreille, n'ont pas été écartés par les participants. Comme il n'est pas exclu d'organiser une journée sans presse, le 3 mai prochain, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.