Lors de leur troisième assemblée générale consécutive tenue hier à la maison de la presse d'Alger, des journalistes de la presse publique et privée ont procédé à l'installation de la commission chargée de remettre la plateforme de revendications socioprofessionnelles au niveau des institutions publiques directement concernées par son application. Composée de 11 membres, cette commission «n'est pas chargée de négocier ou de discuter d'aucun point avec les institutions concernées», diront les membres de la commission ayant lancé l'initiative pour la dignité de la presse. Elle a pour mission de transmettre les revendications adoptées par les membres de la corporation dès aujourd'hui au président de la République, au chef du gouvernement et au ministre de l'Information. D'autres institutions peuvent être consultées pour informer l'opinion publique sur les revendications et les aspirations des journalistes. La commission établira son rapport sur les démarches entreprises et sur les éventuelles réactions enregistrées qu'elle présentera aux représentants des médias lors de la prochaine assemblée générale qui aura lieu mardi 12 avril 2001 à 10h à la maison de la presse Tahar Djaout. C'est à ce moment-là et en fonction des premiers résultats obtenus qu'un débat sera lancé sur les actions de protestation à entreprendre pour appliquer les revendications. La réunion d'hier s'est soldée également par l'installation d'une commission de solidarité avec les confrères qui subissent des pressions au sein des rédactions pour de multiples raisons. Après une lecture de la liste des revendications, les journalistes ont débattu des différents points qu'elles comportent et procédé à son enrichissement. Ces propositions ont pour objectif d'organiser la profession. Beaucoup ont insisté sur la création du conseil national de l'information qui a les prérogatives et le statut nécessaires pour mieux gérer la profession. Beaucoup d'intervenants ont proposé de procéder à l'organisation d'actions de protestation avant le 3 mai prochain avec un rassemblement des professionnels à la place de la Liberté de la presse. A noter que les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle revendiquent la promulgation du statut particulier du journaliste, estimant que le décret exécutif n°140-08 du 8 mai 2008 détermine les relations de travail des journalistes et ne peut pas prendre la forme d'un statut particulier. Ils réclament l'ouverture par les pouvoirs publics d'un débat avec la presse algérienne pour discuter de la profession, la réactivation et la réhabilitation du conseil national supérieur de l'information garantissant une représentation équitable des journalistes, l'élaboration d'une carte de presse nationale unifiée, la création du conseil national d'éthique et de déontologie, la dépénalisation du délit de presse, la révision du code de l'information de 1990 ainsi que l'élaboration de conventions de branches spécifiques aux journalistes avec leur mise en œuvre obligatoire. Cette initiative appelle les pouvoirs publics à faciliter l'accès à l'information, l'élaboration d'une grille salariale nationale digne de la profession, ainsi que la création d'un fonds des œuvres sociales avec la mise la mise en place de son cadre juridique.