Le centre Robert-Fitzgerald Kennedy a appelé le secrétaire général de l'ONU à se prononcer en faveur d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Le centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme dont le siège se trouve à Washington ainsi que le Collectif des défenseurs des droits de l'homme sahraouis (Codesa), dont la présidente n'est autre qu' Aminatou Haïder, la pasionaria sahraouie des droits humains, ont adressé une lettre conjointe au SG de l'ONU dont l'objectif est de doter la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. «La situation politique incertaine dans les territoires sahraouis occupés, ainsi que l'absence d'une structure internationale impartiale de surveillance des droits de l'homme ont eu des conséquences désastreuses sur les droits du peuple sahraoui», ont-ils fait constater dans leur message. Le Centre R.F.K. qui a mené une enquête après l'assaut mené le 8 novembre 2010 par les forces d'occupation marocaines contre le camp de Gdeïm Izik, a recueilli des témoignages qui ne laissent pas de doute quant à la férocité de la répression subie par la population sahraouie. «Lors de sa visite à El Aayoune, le centre R.F.Kennedy a constaté les preuves d'arrestations et de détentions arbitraires, l'usage excessif de la force et un climat de répression généralisée au Sahara occidental», indique la missive adressée à Ban Ki-moon. «Les résultats (de notre enquête) démontrent l'urgente nécessité pour établir une présence continue, impartiale et internationale chargée de surveiller la situation des droits de l'homme. Et nous vous demandons respectueusement de prendre cela en considération lorsque vous rédigerez votre rapport en prévision du renouvellement du mandat de la Minurso en avril», recommande au secrétaire général de l'ONU le R.F.K Center. Ban Ki-moon y accordera t-il une oreille attentive? La question des droits de l'homme au Sahara occidental tient une place centrale dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies et son représentant personnel pour le Sahara occidental, ne peuvent l'ignorer. A moins d'un mois de l'expiration du mandat de la Minurso (le 30 avril 2011, Ndlr), la question qui se pose est celle qui consiste à savoir si le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies ira jusqu'à appuyer l'instauration d'un mécanisme de protection des droits de l'homme dans son rapport? Ban Ki-moon l'avait omis l'année dernière. Sans aucun doute sous la pression de certaines puissances occidentales qui soutiennent ouvertement le plan d'autonomie marocain. En l'occurrence, la France. «Un pays berceau des droits de l'homme, qui, pas plus tard qu'hier (le 30 avril 2010, Ndlr), au sein du Conseil de sécurité, s'est fait l'avocat de l'occupant pour défendre les violations des droits humains par le Maroc au Sahara occidental», avait déclaré Mohamed Abdelaziz, au lendemain de l'adoption de la résolution 1920 par le Conseil de sécurité. Ban Ki-moon pourra-t-il faire sauter le verrou français? Le Centre Robert-Francis-Kennedy le lui recommande vivement: «Comme le mandat de la Minurso doit être renouvelé en avril en cours, votre leadership est nécessaire pour assurer la protection des droits de l'homme et la primauté du droit pour le peuple sahraoui à travers la mise en place de ce mécanisme», signale-t-il dans son message. Verdict le 30 avril 2011.