Lors d'une rencontre avec les confrères de la presse arabophone, il a saisi l'occasion pour apporter, indirectement, «des démentis» aux propos des officiels algériens. Déclarations de circonstance ou propos biens ciblés? L'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, multiple les faux pas ces derniers temps. Après avoir été «corrigé» par le ministère des Affaires étrangères à propos de ses commentaires concernant l'absence de l'Algérie à la conférence de Londres sur la Libye, le diplomate français revient encore une fois à la charge. Lors d'une rencontre avec les confrères de la presse arabophone, il n'a pas manqué d'apporter, indirectement, «des démentis» aux propos des officiels algériens. Il a saisi la problématique du dossier relatif à la délivrance des visas pour extrapoler sur d'autres sujets sensibles. Le premier représentant de la diplomatie française en Algérie a déclaré avant-hier, que ses différents services consulaires, (Alger, Oran et Annaba), délivrent plus de 140.000 visas annuellement aux Algériens. Il a tenu à ajouter que les procédures de visas appliquées par ces mêmes services sont plus souples que celles de l'ambassade d'Algérie en France. Ces déclarations sont loin d'être innocentes, sachant, notamment, qu'elles émanent d'un diplomate. Halim Benatallah, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, avait révélé la semaine dernière, dans une interview à L'Expression que «le nombre de visas que nous délivrons aux Français est infiniment plus important que celui que délivre la France aux Algériens»! Il avait même avancé le chiffre de 101 400 visas accordés aux Français en 2010. M.Benatallah avait, également, précisé que les procédures algériennes de délivrance de visas sont beaucoup plus souples que celles des Européens. Il devient clair, ainsi, que M.Driencourt s'est permis de commenter et de remettre en cause, indirectement, les déclarations d'un ministre de la République algérienne. Au sujet de la délivrance des visas, la France a opté pour le durcissement des procédures. Les dernières mesures en sont un parfait exemple. Des engagements sur l'honneur sont imposés pour les hommes d'affaires. Désormais, les procédures de visas d'affaires pour grands commerçants ou businessmen et même les visas de circulation pour les journalistes sont devenues très contraignantes. Tout le monde est dans le même sac. Concernant la révision de l'Accord de 1968 entre Alger et Paris relatif à la circulation des personnes et qui porte, essentiellement, sur la communauté algérienne en France, M.Driencourt a justifié le souhait de la France de procéder à cette révision par la situation sécuritaire, le terrorisme et l'immigration clandestine. L'ambassadeur de France a Alger avait affirmé que les données ne sont plus celles de 1968 et que la révision de ces accords est dictée par les circonstances actuelles, notamment en matière «de sécurité, du terrorisme et de l'immigration clandestine», a-t-il déclaré, selon les propos rapportés par le journal arabophone, Echourouk El Yaoumi. Or, du côté algérien, ces accords sont un acquis que l'Algérie tente de préserver. M.Driencourt veut mettre la pression sur la partie algérienne, en évoquant l'aspect sécuritaire qui fait trembler l'Europe, afin d'atteindre l'objectif escompté par la partie française. A noter que la sortie médiatique de l'ambassadeur de France à Alger est intervenue au moment où les experts algériens et français, chargés de discuter cette question, se trouvent en réunion de concertation. Hier, c'était la position algérienne sur la Libye, aujourd'hui, c'est la réplique aux déclarations des officiels algériens. Alors, quels autres commentaires réserve, demain, M.Driencourt à l'Algérie?