L'ambassadeur de France, M. Xavier Driencourt, a clairement affiché son regret et s'est dit “navré” de l'absence, à la réunion de Londres, de l'Algérie compte tenu du rôle majeur et incontournable de cette dernière dans ce qui se passe en Libye. Indépendamment de certains désaccords politiques affichés de part et d'autre, les relations entre l'Algérie et la France sont excellentes, comme a tenu à le rappeler, M. Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, lors d'une conférence de presse, tenue jeudi dernier au centre culturel français, à Constantine. “On ne peut pas réduire les relations algéro-françaises à l'affaire Mecili, l'assassinat des moines de Tibhirine ou, encore, la repentance de la France. Les relations entre nos deux pays sont multiformes et couvrent beaucoup de domaines, le volet culturel notamment, pour lequel nous consacrons plus de 10 millions d'euros par an”. Et l'ambassadeur d'argumenter ses propos en déclarant que l'envoyé spécial de Nicolas Sarkozy, M. Jean-Pierre Raffarin sera, le 30 mai prochain, en Algérie, dans le cadre des projets de coopération entre les deux pays et dont l'objectif est la création et la promotion de l'emploi. Il s'agira, selon le conférencier, de projets d'investissement des entreprises françaises, comme Lafarge, Renault, Total, GDF Suez ou encore Sanofi. Des projets, en somme, créateurs d'emploi en voie de concrétisation, selon M. Driencourt. Concernant toujours les relations bilatérales, l'ambassadeur de France a annoncé l'entame, lundi prochain, de discussions sur la réactualisation des accords de 1968 portant sur les conditions de circulation, d'emploi et de séjour des ressortissants algériens et de leur famille. S'agira t-il, aussi, lors de ces discussions, de la demande française de réciprocité pour les visas octroyés aux Français en Algérie ? C'est, du moins, ce qui ressort des déclarations de M. Xavier Driencourt, qui estime que “33 ans après ces accords, certaines dispositions sont devenues obsolètes”. Et d'ajouter : “Les négociations porteront, notamment, sur une demande de facilitation d'octroi des visas aux Français et aux hommes d'affaires français ainsi que le régime des Français qui résident en Algérie”. Le diplomate a, par ailleurs, déclaré qu'il y aurait prochainement, une conférence de presse, à Alger, où il sera question de la mise en œuvre d'un accord sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires à Reggane, dans le Sud algérien, ainsi que la revalorisation des pensions des anciens combattants. Evoquant le débat sur la laïcité, qui doit avoir lieu le 5 avril prochain en France, lequel suscite déjà des réactions, notamment des représentants des six plus importants cultes de la République, et la défection de plusieurs personnalités politiques du parti présidentiel, dont le Premier ministre, François Fillon, l'ambassadeur de France estime qu'un tel débat “est plus important que les contingences électorales du moment”, allusion à la montée du Front national lors des dernières élections cantonales. Et d'ajouter : “La déchristianisation de la société française avec un taux de pratique religieuse qui baisse et des églises qui ferment, au moment où la pratique religieuse de l'Islam s'affirme de plus en plus, il est normal qu'il y ait des interrogations sur la place de la religion dans la société française”. Sur le plan international, actualité oblige, l'ambassadeur de France a clairement affiché son regret et s'est dit “navré” de l'absence, à la réunion de Londres, mardi dernier, de l'Algérie compte tenu du rôle majeur et incontournable de cette dernière dans ce qui se passe en Libye. Rappelons, enfin, qu'en marge de cette rencontre avec les représentants de la presse, Son Excellence l'ambassadeur de France a procédé à la remise de l'Ordre des arts et lettres au directeur du Centre culturel français, M. Sébastien Lanoye, pour son action dans la promotion de la culture française en Algérie. Il a, en outre, assisté à une conférence sur le dialogue interreligieux, tenue à l'université Emir-Abdelkader, animée par l'évêque de Marseille. Lynda Nacer