Après avoir assisté à une conférence sur le dialogue entre les religions animé par le Père Jean-Marc Aveline à l'université islamique El Amir Abdelkader de Constantine, l'ambassadeur de France en Algérie M. Xavier Driencourt a animé un point de presse au centre culturel français dans lequel il est revenu sur l'actualité internationale et les rapports entre son pays et l'Algérie. Sur la situation en Libye, M. Driencourt a écarté toute similitude de cette intervention militaire avec ce qui s'est passé en Irak, estimant que la coalition n'a nullement l'intention d'occuper la Libye. Abordant les relations avec l'Algérie, l'ambassadeur les a qualifiées de multiformes. A propos des négociations des accords de 1968 sur la circulation des personnes, il dira qu'«elles donnent plus d'avantages aux Algériens qu'au droit commun.» «Nous sommes en 2011, le droit a évolué, le contexte aussi, et ça n'a rien d'anormal de les actualiser. Il y a des discussions qui sont en cours. Il y a des demandes du côté algérien et du côté français. Nous aurons une réunion ce lundi à Alger et de notre côté la question des visas pour les français sera évoquée. Les négociations prennent du temps et ça peut aboutir sur des compromis», a-t-il précisé. M Driencourt a affirmé que pour ce qui est de la situation actuelle en Algérie, son gouvernement se garde de se prononcer hasardement afin d'éviter d'être accusé d'ingérence, néanmoins la France, par la voix du porte-parole de son gouvernement, a-t-il déclaré, «a salué à deux reprises les dernières réformes du gouvernement algérien.» Toujours pour ce qui est des relations entre Alger et Paris, l'ambassadeur a précisé que : «M. Raffarin est venu à une période où certains pays annulaient les visites officielles. L'installation de groupes industriels français ne se résume pas seulement à faire des bénéfices mais aussi à créer des emplois pour les jeunes algériens. M. Raffarin n'est pas là pour signer mais pour encadrer politiquement les relations économiques». Par ailleurs, alors que ces derniers jours la polémique enfle autour du débat sur la laïcité prévu cette semaine, M. Driencourt a expliqué qu'il est tout à fait normal de discuter d'un tel sujet alors qu'en Europe et en France il y a une déchristianisation et une baisse de la croyance et, qu'en même temps il y a une montée de l'islamisme. Signalons enfin que M. Joël Lascaux, conseiller de coopération et d'action culturelle a précisé que, concernant la coopération universitaire et scientifique entre les deux pays, une réunion sera tenue au cours de cette semaine afin d'évaluer le bilan de l'école doctorale (le projet arrive à son terme) signée entre l'Algérie et la France au début des années 2000.