Les travaux du conclave de la Coordination interwilayas se sont poursuivis avant-hier tard dans la nuit, au lycée technique Krim-Belkacem à Akbou et ce, en dépit de la tension qui a régné dans certaines localités de la vallée de la Soummam depuis la marche avortée du 8 août dernier. Les délégations de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bordj-Arréridj et Boumerdès ont longuement débattu de l'action d'envergure nationale retenue pour le 45e anniversaire du Congrès de la Soummam. Les participants ont réussi à convaincre leurs pairs de la commune d'Ouzellaguen sur la nécessité d'organiser, pour la journée du 20 août, une marche populaire et pacifique ponctuée par un rassemblement à Ifri-Ouzellaguen. C'est en tout cas ce qui a été retenu par l'interwilayas dans la déclaration rendu publique à l'issue des travaux de ce conclave qui intervient, faut-il le rappeler, à un moment crucial du mouvement. Après une marche avortée à Alger, le mouvement apparaissait comme essoufflé par tant d'actions qui n'aboutissent pas. Dans cette même déclaration, la Coordination interwilayas rend «un vibrant hommage à la population en général et, en particulier, à la valeureuse jeunesse pour sa formidable mobilisation lors de la marche du 8 août». Face à l'inébranlable détermination des citoyennes et citoyens à poursuivre pacifiquement leur combat «le pouvoir maffieux et assassin verse dans la répression et l'arrestation des citoyennes et citoyens», lit-on encore dans cette déclaration. Les rédacteurs s'interrogent enfin «de quelle crédibilité ce pouvoir peut-il se prévaloir si, ignorant le deuil national et les souffrances multiformes du peuple et de sa jeunesse, il festoie en vase clos dans une opération de marketing politique consacrant son échec?». L'interwilayas termine par l'annonce de la marche nationale populaire et pacifique le 20 août pour «se réapproprier l'histoire du mouvement national». Rappelons enfin que les délégués des différentes wilayas participant à ce conclave ont abordé le bilan de la marche du 8 août. En dehors de l'action du 20 août, aucune perspective d'avenir n'a été envisagée et ce, malgré les craintes exprimées par certains délégués quant à l'essoufflement du mouvement. En attendant, sur le terrain, des échauffourées sont signalées chaque soir dans certaines localités. Les coordinations locales seraient-elles dépassées par les événements devant le statu quo qui caractérise le mouvement depuis sa structuration?