Des journalistes et photographes ont été approchés par des policiers en civil, leur demandant d'exhiber leurs ordres de mission. «Est-ce que les étudiants, qui ont été arrêtés, ont été relâchés?» a demandé un étudiant aux journalistes venus en force couvrir la marche de protestation organisée, hier, par les étudiants d'architecture relevant de l'université des sciences et des technologies Mohamed-Boudiaf, Usto. Selon le même étudiant, «plusieurs de ses camarades ont été interpellés par les forces de l'ordre». Et un policier, en faction, de confirmer l'information en déclarant que «des étudiants ont été interpellés vu que ces derniers ont occupé illégalement la voie publique». Le quartier, baptisé au nom de l'université de l'Usto, a été hier, le théâtre d'une marche initiée et mise en oeuvre par les étudiants de la filière d'architecture. Plusieurs dizaines de ces derniers ont, dès leur campus, battu le pavé en scandant des slogans hostiles au ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. «Harraoubia dégage et non aux négociations miroir», pouvait-on lire sur leurs pancartes. Un impressionnant dispositif policier a accompagné cette marche. Les étudiants ont dénoncé «les rounds des négociations de la honte, entamées conjointement par des étudiants dépourvus de toute représentativité», «Harraoubia a négocié avec Harraoubia tout en occultant les étudiants d'architecture». Toujours dans leur action, les contestataires du dernier décret ont marché dans tous les sens, notamment après que les policiers ont serré l'étau sur leur mouvement dès qu'ils ont pu rallier le rond-point Nekkache où la circulation automobile a connu une nette perturbation. Craignant des débordements, les policiers, fort présents, hommes et véhicules, ont tout tenté en vue de mater les marcheurs avant de les repousser sur un trottoir du rond-point. «C'est à partir de là que des interpellations musclées ont commencé», a regretté un autre étudiant. Encore une fois, des journalistes et photographes, dont le photographe d'El Khabar, couvrant l'événement, ont été, eux aussi, approchés par des policiers en civil leur demandant d'exhiber leurs cartes professionnelles et ordres de mission. Le correspondant d'El Watan a, pour sa part, vu son ordre de mission confisqué par un policier avant qu'il lui soit restitué après l'intervention de ses confrères présents.