Les étudiants de l'université de Mouloud-Mammeri ont organisé un rassemblement pour protester contre le système LMD, ceux de l'USTO se lance dans une grève illimitée. La grogne des étudiants semble prendre de plus en plus de l'ampleur à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où des actions de protestation contre la marginalisation des étudiants du système classique depuis l'instauration du LMD ont tendance, non seulement à se multiplier, mais aussi à se généraliser pour toucher la grande majorité des départements de l'université. Ainsi, hier encore, au troisième jour de grève, un deuxième rassemblement a été organisé, sur fond de grève qui a paralysé une bonne partie de l'université, depuis déjà jeudi dernier, au campus Bastos par les étudiants des départements d'électronique, automatique, électrotechnique, génie mécanique, génie civil, biologie et agronomie pour crier leur mise à l'écart et leur rétrogradation par le système LMD qui exclut les étudiants du système classique de l'accès aux formations de postgraduation. “Nous fréquentons les mêmes amphithéâtres et nous suivons les mêmes cours que les étudiants du système LMD mais, à la fin de notre cursus, nous sortons avec un diplôme de moindre valeur, c'est injuste !” nous dira un des représentants des étudiants. Auparavant, c'étaient les étudiants du même système classique à la faculté de droit de Boukhalfa qui avaient lancé un mouvement de protestation qui a paralysé leur département depuis maintenant plus de deux mois. Plusieurs marches ont été organisées par ces étudiants à travers les rues de Tizi Ouzou pour revendiquer le droit d'accès des étudiants du système classique aux formations de magistère et du certificat d'aptitude à la profession d'avocat, CAPA. Il est à noter qu'avant d'enclencher ce nouveau mouvement de grève, les étudiants se sont adressés, dans un courrier, au président de la République lui demandant l'annulation du décret n°10/ 315 du 13 décembre 2010 qu'ils considèrent comme préjudiciable pour leur avenir. Une patrouille de gendarmerie s'invite à l'Usto Alors que le décret 10-315, relatif à la grille indiciaire des traitements et des régimes de rémunération des fonctionnaires, continue de provoquer des remous dans les campus universitaires d'Oran, un fait des plus troublants s'est produit, très tôt, dimanche matin, au sein de l'université Mohamed-Boudiaf (ex-Usto). Ainsi, ce sont des étudiantes qui, entre panique et consternation, nous ont contactés pour expliquer qu'une patrouille de la gendarmerie s'était rendue à l'Ecole d'architecture dépendante de l'université. Après un moment de panique, la désapprobation des étudiants, sur ce qu'ils ont qualifié de violation de la franchise universitaire, s'est exprimée face à ces gendarmes. Si, dans un premier temps, ceux-ci avaient déclaré qu'il ne fallait pas bloquer l'accès de l'Ecole d'architecture et observé à l'extérieur des sit-in, dans un second temps, ils ont expliqué être venus pour s'informer et établir leur rapport sur cette agitation estudiantine qui se déroule à quelques mètres de la brigade de la gendarmerie de l'Usto. Cet incident est un indice du climat qui existe depuis plusieurs semaines à Oran où nombre de rassemblements se produisent çà et là montrant l'exacerbation de la population en général. Quant aux étudiants de l'Usto, au terme d'une assemblée générale qui a élu de nouveaux délégués, confirmant ainsi le rejet de l'Ugel. Une grève illimitée a été décidée. Ainsi, désormais, en plus de l'Usto, ce sont aussi les étudiants de l'Enset, de l'Institut de maintenance industrielle et de l'Institut des télécommunications qui renforcent cette montée au créneau des étudiants d'Oran.