Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblées hier, à l'intérieur de l'université de Bouzaréah, pour revendiquer la libération de leurs camarades arrêtés à la suite des débordements survenus samedi, à l'occasion de la visite du chef de l'Etat. Les étudiants ont improvisé une marche à l'intérieur de l'enceinte universitaire en scandant: «Nous ne sommes pas des terroristes, libérez les étudiants», «Daouna talabas, dechnouna maktaba» (ils ont inauguré une bibliothèque et interpellé des étudiants) «Ulac l'ekeraia» «On arrêtera les cours». Les manifestants ont exigé la libération d'une cinquantaine d'étudiants dont six ont été arrêtés hier, au sein même de l'université. Des camions de CNS et un autre lance-eau ont pris position devant l'université. Mais les étudiants ne comptaient pas sortir, mieux ils ont décidé d'occuper l'enceinte universitaire jusqu à exécution de leur revendication principale. «Personne ne doit quitter l'université, dehors ce sont les interpellations qui nous attendent», lance un membre du comité de crise créée par les étudiants pour la circonstance. Selon l'orateur, l'objectif étant d'étendre ce mouvement de protestation afin de paralyser toutes les universités du pays. Et d'ajouter: «Nous devons être à la hauteur de notre statut d'étudiant conscient, et éviter toute récupération de notre mouvement.» Le message est adressé de prime abord à la presse qui se demande qui se cache derrière ce sit-in. Faut-il rappeler qu'initialement, c'est la fondation Matoub qui a appelé les étudiants de Bouzaréah à manifester le 19 mai, en pensant que la visite du chef de l'état aurait lieu à cette date. Mais les organisateurs ont insisté, hier, sur le fait qu'«après les derniers évènements, ce rassemblement a été annulé». «Notre mouvement est né hier après les différentes interpellations dans les milieux estudiantins», précise-t-il. Mais force est de constater que les slogans politiques «Ulac smah» «Pouvoir assassin» «Ulac el vote» «Les élections de la honte» avaient été fortement applaudis et scandés par les étudiants. A noter que le recteur de l'université d'Alger a clairement signifié aux étudiants, que les forces de sécurité interviendront à l'intérieur de l'université s'ils persistent à occuper les lieux.