«Le service civil n'est pas une punition, c'est une mission», a proprement dit le ministre jeudi dernier au Sénat. La grève des médecins résidents est illégale. La justice a confirmé, mercredi dernier par ordonnance en référé, le caractère illégal de ce mouvement. Tels sont les arguments avancés par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Interrogé sur ce sujet, jeudi dernier par un sénateur, le minisre a fait savoir que son département a fait le nécessaire pour satisfaire les revendications des médecins résidents. «Les revendications de cette catégorie liées à la révision du statut de la profession promulgué en 1996 et aux indemnités relatives au risque de contagion ont été satisfaites», a-t-il affirmé. Le ministre n'a rien à se reprocher. Il invite les médecins grévistes à rejoindre leurs postes tout en ouvrant ses portes au dialogue. Selon lui, ce mouvement n'avait touché que dix wilayas disposant de CHU. Ould Abbès a rappelé avoir reçu le 29 mars dernier les délégués des médecins résidents. Lors de cette réunion, les deux parties avaient décidé de la mise en place de trois commissions mixtes. Ces trois commissions regroupaient des représentants du ministère de la Santé et les délégués du collectif des médecins résidents. La première commission devait plancher sur l'amendement du statut particulier du médecin-résident, la seconde sur les aspects pédagogiques, et la troisième sur le service civil obligatoire, dont les médecins résidents demandent la suppression. Les médecins résidents s'étaient retirés des commissions en raison du «refus» de leur principale revendication, à savoir la suppression du service civil. Sur ce sujet, le ministre a tenu à rappeler aux médecins la notion de service civil. «Le service civil n'est pas une punition, c'est une mission», a-t-il proprement dit en marge de la séance des questions orales au Sénat. Le ministre se montre compréhensif avec ce corps en lui proposant des aménagements. «Ce que je propose aux résidents, c'est d'aménager le service civil», a-t-il suggéré affirmant que durant les quatre derniers jours, 450 spécialistes ont été affectés dans le Sud dont 102 y sont allés volontaires avec un plateau technique. En plus d'un staff technique, le ministre assure aux médecins le logement de fonction avec des primes. Le ministre a souligné que l'annulation du service civil ne relevait pas de ses prérogatives. Son département a également rejeté la suppression du service militaire qui est un devoir consacré par la Constitution dans son article 6. Les médecins résidents avaient entamé le 28 mars une grève d'une durée indéterminée. Outre l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire, ils revendiquent, notamment, la révision du statut actuel du résident, la réévaluation de leur rémunération mensuelle et la révision de la prime de garde à hauteur de 4000 DA au lieu de 690 DA.