Un plan intersectoriel est en train d'être finalisé pour lutter contre ce phénomène. L'Algérie a célébré jeudi la journée mondiale de la santé sous le thème: «lutte contre la résistance aux antimicrobiens: agir aujourd'hui pour pouvoir encore soigner demain». A cet effet, l'Institut Pasteur d'Algérie avait accueilli d'éminentes personnalités scientifiques. Le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé, dans un message lu par le coordinateur résident du système des Nation unies en Algérie, à lutter contre la pharmaco-résistance ou ce qui est appelé la résistance des maladies aux médicaments. M.Ban Ki-moon a souligné que «la découverte des antibiotiques a eu des répercussions profondes, mais l'apparition d'organismes pharmaco-résistants vient aujourd'hui remettre en question l'efficacité d'un certain nombre de ces précieux médicaments» en faisant observer que la résistance aux médicaments pourrait remettre en cause l'efficacité d'autres médicaments et techniques modernes utilisées pour lutter contre certaines maladies non transmissibles. Face à cette inquiétude, le SG de l'ONU a souligné que les perspectives de découverte de nouveaux médicaments antimicrobiens, en remplacement des antibiotiques, sont très réduites. Un message qui renseigne sur l'intérêt porté par cette organisation onusienne à ce volet sensible de la pharmacologie. Dans son allocution d'ouverture des travaux de cette journée et devant une assistance composée essentiellement de chercheurs, personnes du secteur médical, représentants du ministère de la santé, le ministre de la santé, Djamel Ould Abbès, a souligné qu'il est temps de prendre les mesures nécessaires car «une réponse est d'autant plus importante et urgente que les données rapportées par l'organisation mondiale de la santé (OMS) sont effrayantes», tout en rappelant que «si rien n'est fait pour endiguer, à travers le monde, le développement du phénomène de la résistance aux antimicrobiens, de nombreux médicaments, et pas uniquement ceux de première intention, utilisés dans le combat contre les maladie les plus fréquentes risquent de devenir inefficaces». Pour mieux sensibiliser sur ce phénomène, cette année, le ministre de la Santé a rappelé que «près de 440.000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante font leur apparition chaque année dans le monde entraînant au moins 150.000 décès». Pour sa part, M.Ould Abbès se veut confiant quant au «potentiel scientifique, tissu institutionnel et réseau de laboratoires» dont dispose l'état algérien afin de contrer ce phénomène. «Je vous annonce que j'ai donné instruction à l'administration centrale de mon département ministériel d'élaborer et finaliser rapidement un plan intersectoriel intégré de lutte contre la résistance aux antimicrobiens» poursuit-il. Le thème retenu par l'OMS cette année permettra de lever le voile sur les défis que doit relever la recherche scientifique, car il y va de l'avenir de l'humanité tout entière. A cet effet, plusieurs scientifiques algériens se sont succédé durant les séances de travail pour présenter des communications riches de contenu afin de mieux expliquer le phénomène. Quand des infections provoquées par des micro-organismes résistants ne répondent plus au traitement classique, ce qui se traduit par une maladie prolongée et un risque de mortalité accrue, «il y a lieu de redouter un retour à la période où les antibiotiques n'existaient plus», lit-on dans le rapport de l'OMS.