Contrairement à ce que pense la communauté estudiantine, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a écarté, jeudi à Constantine, le risque d'une année blanche. Pour lui, toutes les universités algériennes «fonctionnent normalement». Les mouvements de protestation ainsi que la marche du 12 avril décidée par la Coordination nationale et autonome des étudiants (Cnae) ne semblent pas inquiéter le ministre. «Les perturbations qui ont secoué récemment quelques universités ont pu être maîtrisées grâce à la sagesse des étudiants qui connaissent mieux que quiconque leurs intérêts, et qui ont fait montre d'un sens très développé de conscience et de maturité», a-t-il souligné au cours d'une conférence de presse. Comme lors de la Conférence nationale sur l'université tenue à l'Usthb, il réitère son soutien indéfectible au système d'enseignement LMD en dépit de toutes les lacunes enregistrées. Les différents «SOS» émis par des enseignants et étudiants n'ont pas infléchi la décision du ministre. La protestation observée dans des universités algériennes autour de ce nouveau système «a, paradoxalement, permis de mettre en lumière les avantages pédagogiques et professionnels générés par ce système taillé pour toutes les mesures et qui a prouvé son efficacité à travers le monde entier», a encore indiqué le ministre. Il a tenté de convaincre quant à l'acception des étudiants pour ce système anglo-saxon. «Les étudiants ont fini par comprendre qu'il faut être armé d'un diplôme universel pour pouvoir affronter, avec des bases solides, le monde professionnel», a ajouté M.Harraoubia. Dans son intervention, le premier responsable de l'enseignement supérieur a relevé les «multiples alternatives pédagogiques mises à la disposition des étudiants au titre du système LMD». Et de rester convaincu que les «intentions» exprimées en dehors du cadre scientifique et pédagogique resteront «sans interlocuteurs», puisqu'elles ont été carrément boudées par les étudiants qui ont préféré s'occuper de leur avenir universitaire. Dans le même ordre d'idées, le ministre a précisé qu'une enquête a été diligentée pour mettre en lumière ce qui s'est passé réellement, mardi dernier, au rectorat de Béjaïa. D'autre part, il a assuré que l'accès au magister demeurera «ouvert avec les mêmes chances» pour les étudiants du système classique et ceux du LMD. S'agissant du statut des enseignants affiliés au secteur de l'enseignement, le ministre le trouve sans «aucune ambiguïté». Les revendications exprimées par certains enseignants quant à la révision de ce statut, sont «infondées» aux yeux du ministre.