La bouteille d'eau minérale est passée de 25 à 30 DA. L'Algérien s'en sortira-t-il un jour de ces nombreuses crises qui l'assaillent? A peine vient-il de se débarrasser d'un cauchemar, lié au pouvoir d'achat qui perturbe son quotidien, que le citoyen se retrouve, de nouveau, «étranglé» par un autre casse-tête. Les augmentations des prix enregistrées, de certains produits alimentaires, gâchent déjà la joie des augmentations des salaires décidées dans certains secteurs de la Fonction publique. Pour cause, l'eau, le pain et le transport peuvent coûter plus cher. Le marché des eaux minérales a connu une sensible augmentation ces derniers temps. Le fardeau de six bouteilles d'eau coûte, désormais, plus de 140 DA. Certains responsables de sociétés des eaux minérales ont décidé des augmentations atteignant 10 DA la bouteille. Certains responsables avancent l'argument de l'augmentation du prix du plastique destiné à la conception et à la réalisation de l'emballage. Si cette hausse pourrait être justifiée par l'augmentation de la matière de l'emballage, comment explique-t-on le fait que certaines sociétés ne sont pas favorables à ces augmentations? Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, avait expliqué, il y a quelque temps, dans une interview à L'Expression, la politique de son département qui repose sur le comment faire baisser les prix. «L'enjeu est là pour nous», avait-il dit. Au moment où le gouvernement est à la recherche des mécanismes susceptibles de provoquer des baisses des prix de l'eau minérale, les patrons de ces sociétés défient l'Etat et chamboulent les objectifs du gouvernement. Outre l'eau, les transporteurs revendiquent des augmentations des tarifs de transport. Ils exigent une hausse de 10 DA sur les tickets. Selon les syndicats l'Unat, Onta et Ugcaa, un consensus a été trouvé avec le ministère des Transports en vue d'une augmentation de transport public à partir de 30 km. Cette hausse aura des répercussions très lourdes pour les voyageurs qui font des longs trajets. 10 DA par 30 km suppose 100 DA par 300 km. Le compteur ne s'arrête pas là pour les distances plus longues. Le transport public est une nécessité absolue pour la majorité des Algériens. Une telle augmentation est de l'ordre de 100%. N'est-ce pas là, un autre cauchemar pour les citoyens qui empruntent quotidiennement les transports en commun? Des statistiques et des sondages ont révélé que l'Algérien réserve près de 3000 DA/mois de sa petite bourse pour ses déplacements quotidiens. Les syndicats justifient, quant à eux, cette hausse par le souci «d'améliorer la prestation de service». Or, la réalité du terrain est tout autre. Les moyens de transport en Algérie sont des plus dégradés. Le minimum requis n'est pas assuré. Ni confort, ni service ni encore moins un bon accueil de la part des professionnels. Les boulangers haussent le ton. Ils menacent d'une grève illimitée. L'Union nationale des boulangers a décidé d'entamer une grève illimitée au mois de mai prochain. L'Union demande aux pouvoirs publics concernés l'augmentation de leur marge bénéficiaire à hauteur minima de 20%. Actuellement, elle est de 10% pour le détaillant et 5% pour le grossiste. Les boulangers revendiquent eux, également, une augmentation de 100%. Ils demandent, en outre, que soit appliquée «une diminution du prix du gasoil, de l'électricité et des redevances fiscales». Même si le prix du pain est plafonné par l'Etat, une grève provoquera une pénurie de ce produit indispensable pour les foyers algériens. Entre les augmentations salariales et les hausses des prix des produits de première nécessité et des services, l'Algérien reste otage d'une crise qui en cache une autre.