L'Autorité palestinienne est largement en mesure de gouverner un futur Etat de Palestine, affirme hier un rapport de l'ONU publié à Jérusalem. «Dans les six zones où les Nations unies sont le plus engagées, les institutions gouvernementales sont désormais suffisantes pour le bon fonctionnement du gouvernement d'un Etat», souligne ce rapport du bureau du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient. «L'Autorité palestinienne et ses institutions sont prêtes pour un Etat, alors que nous nous rapprochons de l'échéance de septembre 2011», estime ce document. Les Palestiniens se préparent à demander en septembre prochain aux Nations unies de reconnaître un Etat palestinien dans les frontières d'avant la guerre des Six-Jours de juin 1967, soit sur l'ensemble de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, avec Jérusalem-Est comme capitale. Ce rapport sera présenté aujourd'hui lors d'une réunion à Bruxelles du Comité de liaison ad hoc, qui réunit les pays donateurs engagés dans les Territoires palestiniens. Mais le document met en garde contre les difficultés auxquelles l'Autorité palestinienne risque de se heurter pour enregistrer des progrès supplémentaires si l'occupation israélienne se poursuit et si le processus de paix reste bloqué. «La persistance de l'occupation et les questions non résolues du conflit israélo-palestinien sont les principaux obstacles à l'existence et au bon fonctionnement des institutions d'un futur Etat palestinien», souligne ce texte. «Les succès institutionnels dans la construction d'un Etat palestinien atteignent leurs limites dans le contexte politique et l'espace géographique actuellement disponible», relève-t-il. Les pourparlers de paix israélo-palestiniens ont brièvement repris le 2 septembre avant de s'interrompre à l'expiration d'un moratoire israélien sur la colonisation en Cisjordanie. Les négociateurs palestiniens exigent pour les reprendre un nouveau moratoire, auquel Israël s'est refusé malgré d'intenses pressions internationales. Dans une déclaration accompagnant ce rapport, le coordinateur spécial de l'ONU, Robert Serry, félicite le président Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad. «Il s'agit d'une période cruciale. Personne ne saurait en sous-estimer l'enjeu. Nous appelons d'urgence à des progrès supplémentaires sur le terrain. Israël doit prendre des mesures pour réduire l'occupation et répondre ainsi aux succès de l'Autorité palestinienne», plaide M.Serry, pressant les deux camps de reprendre les négociations de paix en vue de la création d'un Etat palestinien à côté d'Israël. Le rapport de l'ONU déplore par ailleurs les divisions interpalestiniennes, regrettant que l'Autorité palestinienne ne puisse étendre sa tutelle institutionnelle à la bande de Ghaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas depuis juin 2007.